Grâce au professionnalisme des membres de la rédaction de La Presse, le journal a paru hier matin même si notre édifice avait été évacué la veille en raison d'un violent incendie dans un immeuble voisin. Comme l'a souligné l'éditeur adjoint Éric Trottier, il s'agit d'un «petit miracle».

Un autre petit miracle s'est produit lors de cet incident: des pompiers de la Ville de Montréal ont usé de toute leur science et de tout leur courage pour empêcher que les flammes ne s'étendent à d'autres bâtiments, notamment celui abritant les bureaux de La Presse, situés à quelques mètres à peine. Le même jour, les pompiers de Sherbrooke et de Valcourt ont fait preuve des mêmes qualités après des explosions survenues dans des usines de ces municipalités.

On tient pour acquis les services que rendent les pompiers. Passant devant une caserne, on les voit jouer aux cartes ou prendre un bon repas. Entendant leurs représentants syndicaux réclamer de meilleures conditions de travail, on s'offusque de leur insatiable appétit salarial. On oublie trop souvent ce qu'il leur faut de forme physique, de technique et de cran quand ils font face au feu.

L' incendie a éclaté vers 18h au dernier étage du 31 Saint-Jacques, dans le Vieux-Montréal. Les flammes se sont élevées à 10 mètres dans les airs. De nombreux brandons s'échappaient de l'incendie. Il semblait évident que le vieil édifice touché allait s'effondrer et que d'autres bâtiments allaient s'enflammer à leur tour. Scène saisissante: pendant que le feu était à son plus fort, on pouvait voir des pompiers sur les toits, tout près des flammes, travaillant à circonscrire le brasier. D'autres avaient pénétré dans l'édifice en feu et inspectaient les étages inférieurs. De leurs camions, leurs collègues manipulaient de puissants jets d'eau avec une précision impressionnante.

Deux heures plus tard, les flammes étaient éteintes. Une catastrophe avait été évitée.

Si les artisans de La Presse ont pu entrer au travail hier matin, c'est grâce aux efforts des pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal. À ces maîtres du feu, nous exprimons notre reconnaissance et notre admiration.