Perdre son emploi est toujours une expérience traumatisante. Au choc s'ajoute la colère quand l'entreprise ferme ses portes brusquement, sans satisfaire aux obligations qu'elle a envers ses employés. Choc et colère: telles sont les émotions ressenties depuis vendredi par le millier d'employés canadiens de IQT Solutions. Il n'y a qu'un mot pour qualifier le comportement de cette entreprise basée à New York: sauvage.

Perdre son emploi est toujours une expérience traumatisante. Au choc s'ajoute la colère quand l'entreprise ferme ses portes brusquement, sans satisfaire aux obligations qu'elle a envers ses employés. Choc et colère: telles sont les émotions ressenties depuis vendredi par le millier d'employés canadiens de IQT Solutions. Il n'y a qu'un mot pour qualifier le comportement de cette entreprise basée à New York: sauvage.

Les employés d'IQT Solutions, trois centres d'appels (Laval, Trois-Rivières, Oshawa) dont Bell Canada était le seul client, ont appris en se présentant au travail vendredi matin qu'ils perdaient leur emploi. Les cadres aussi sont tombés des nues. IQT n'a pas respecté les délais prévus par la Loi sur les normes du travail. Elle n'a pas payé aux employés le salaire des dernières semaines, ni les congés et vacances accumulés. IQT a fermé son site internet et refusé de parler à qui que ce soit.

Comparons ce comportement à celui de l'entreprise française Technicolor, qui a annoncé hier la fermeture de son usine de Mirabel. La compagnie s'est engagée à remplir toutes ses obligations envers ses employés, notamment de leur payer les 12 semaines de préavis prévues par la loi et les indemnités de cessation d'emploi inscrites dans la convention collective (jusqu'à 26 semaines de salaire).

Revenons à IQT. Il y a un mois, la compagnie a conclu avec la ville de Nashville, au Tennessee, une entente pour l'installation d'un centre d'appels employant 900 personnes. Nashville a offert à l'entreprise une subvention de 1,5 million de dollars. Rien n'indiquait à ce moment-là qu'il s'agissait d'un transfert vers le sud des activités canadiennes d'IQT. Le maire de Nashville, Karl Dean, s'est dit «inquiet et surpris» par ce qui vient de se passer au Canada. M. Dean a raison de s'inquiéter: une entreprise qui se comporte comme IQT vient de le faire ne devrait être bienvenue nulle part.

Bonne nouvelle pour les travailleurs: Bell - elle-même prise au dépourvu par la fermeture d'IQT - s'est dite intéressée à embaucher bon nombre d'entre eux pour combler ses besoins croissants dans le domaine du service à la clientèle. De plus, ils auront droit à une compensation, pouvant aller jusqu'à 3400$, provenant du programme fédéral de protection des salariés. Enfin, la Commission des normes du travail étudie la possibilité de poursuivre l'employeur pour le forcer à verser aux travailleurs les sommes qu'il leur doit.

Les gouvernements du Canada et du Québec doivent faire l'impossible pour qu'IQT et ses dirigeants paient le prix du mépris qu'ils ont manifesté à l'égard des lois et des personnes. Si nos lois se révèlent impuissantes contre des voyous comme IQT, c'est qu'elles doivent être considérablement renforcées.