Le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, a annoncé jeudi que les principaux acteurs de l'industrie pétrolière devront comparaître devant un comité parlementaire afin d'expliquer pourquoi les prix de l'essence sont si élevés. Hier, au cours d'un débat à l'Assemblée nationale, le Parti québécois a dénoncé le refus du gouvernement libéral d'instaurer un régime de prix plafond visant à protéger les consommateurs contre les soubresauts du prix de l'essence. Or, tout cela n'est que théâtre. Les politiciens savent fort bien qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose pour contrôler le prix des carburants. Mais comme les citoyens pensent le contraire, les élus font semblant. Ils sermonnent les «grosses pétrolières», promettent de les mater. En définitive, rien ne change: le prix de l'essence monte et descend au gré des forces du marché et, quoi qu'il arrive, les consommateurs sont en colère.

Le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, a annoncé jeudi que les principaux acteurs de l'industrie pétrolière devront comparaître devant un comité parlementaire afin d'expliquer pourquoi les prix de l'essence sont si élevés. Hier, au cours d'un débat à l'Assemblée nationale, le Parti québécois a dénoncé le refus du gouvernement libéral d'instaurer un régime de prix plafond visant à protéger les consommateurs contre les soubresauts du prix de l'essence. Or, tout cela n'est que théâtre. Les politiciens savent fort bien qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose pour contrôler le prix des carburants. Mais comme les citoyens pensent le contraire, les élus font semblant. Ils sermonnent les «grosses pétrolières», promettent de les mater. En définitive, rien ne change: le prix de l'essence monte et descend au gré des forces du marché et, quoi qu'il arrive, les consommateurs sont en colère.

On ne compte plus les politiciens qui ont cassé du sucre sur le dos des multinationales du pétrole: le libéral Jean-Claude Malépart, le conservateur Vincent Della Noce, le néo-démocrate Philip Edmunston, etc. À Québec, on a créé une Régie de l'énergie, à Ottawa, le Bureau de la concurrence a multiplié les enquêtes. Tout ce qu'on a trouvé au fil des ans, c'est un système de collusion entre des petits détaillants de certaines régions du Québec pour faire monter le prix de l'essence de quelques cents. On est loin du sinistre complot des multinationales que tout le monde imagine.

On ne le répétera jamais assez, au Québec comme ailleurs, les principaux déterminants du prix de l'essence sont le prix du pétrole brut et les taxes. Ainsi, à Montréal, le prix du litre a grimpé de 21 cents de janvier à avril. Cette hausse vient pour 83% de l'augmentation du prix du brut et pour les 17% restants de l'augmentation des taxes. Certes, les raffineurs et les détaillants cherchent à augmenter leurs marges de profits et y parviennent souvent. Toutefois, l'impact sur le prix à la consommation est marginal, quelques cents le litre. En supposant que ces pratiques gonflent le prix de l'essence de 4 cents le litre par année, un automobiliste consommant 2000 litres par an verrait sa facture annuelle de 80$, soit 1,50$ par semaine.

Il est vrai que les multinationales du pétrole font des profits faramineux. Si ce n'était pas le cas, personne n'investirait dans un secteur aussi risqué. Surtout, si elles profitent tant de la vente de carburant, c'est parce que malgré les hausses de prix, les automobilistes ne changent pas leur comportement.

Ainsi, ce ne sont pas les politiciens qui feront entendre raison aux pétrolières, mais les consommateurs. Le prix de l'essence va monter tant et aussi longtemps que nous continuerons de protester... sans modifier notre rapport à l'auto.