Un gouvernement impopulaire a tendance à multiplier les nouvelles dépenses pour regagner la faveur des électeurs. Le gouvernement Charest a heureusement résisté à cette tentation dans le budget déposé hier par le ministre des Finances, Raymond Bachand. En tout et partout, les mesures annoncées hier coûteront à l'État un maximum de 335 millions par année, en 2013-2014, une goutte d'eau dans l'océan des dépenses publiques.

Un gouvernement impopulaire a tendance à multiplier les nouvelles dépenses pour regagner la faveur des électeurs. Le gouvernement Charest a heureusement résisté à cette tentation dans le budget déposé hier par le ministre des Finances, Raymond Bachand. En tout et partout, les mesures annoncées hier coûteront à l'État un maximum de 335 millions par année, en 2013-2014, une goutte d'eau dans l'océan des dépenses publiques.

Le gouvernement profite, bien sûr, des nouveaux revenus résultant des annonces faites dans le budget de l'an dernier (hausses de la TVQ, contribution santé). Ainsi, ce sont les centaines de millions générés par la contribution santé qui permettent au gouvernement d'augmenter les dépenses de 5% par année dans ce domaine névralgique, beaucoup plus que le rythme de croissance des autres missions de l'État.

Les mesures les plus importantes de ce budget Bachand visent à régler des problèmes de longue date. Les droits de scolarité universitaires sont enfin augmentés de façon substantielle, 325$ par année durant cinq ans. Les étudiants feront entendre bruyamment leur mécontentement. Pourtant, leur contribution à leur propre formation reviendra au niveau qu'elle aurait atteint si elle avait suivi l'inflation depuis 1970; il n'y a là que justice et bon sens. D'autant que le gouvernement annonce des améliorations au régime de prêts et bourses.

Québec annonce aussi une hausse du taux de cotisation au Régime de rentes, hausse devenue inévitable en raison de la récente crise financière et du vieillissement de la population. Québec met aussi en place des mesures pour encourager les gens à retarder leur retraite. Encore ici, il s'agit d'une politique essentielle. Elle aidera l'économie québécoise à traverser la crise démographique des prochaines décennies.

Enfin, le budget 2011-2012 met en place un nouveau régime fiscal pour l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. Ce régime, inspiré de ce qui se fait ailleurs au pays, devrait permettre au Québec de tirer pleinement bénéfice de cette industrie... si celle-ci finit par voir le jour.

L'état des finances de la province continue tout de même d'inquiéter. La multiplication des fonds particuliers rend le suivi de la situation de plus en plus ardu, une tendance regrettable. Malgré les efforts de rigueur que le gouvernement fait et prétend faire, la dette augmente inexorablement : de 163 milliards en 2009-2010, elle atteindra 207 milliards en 2015-2016. Cet endettement de plus en plus lourd commence à se faire sentir sur le service de la dette, malgré la faiblesse des taux d'intérêt.

Au cours des dernières années, le gouvernement libéral a réussi à financer les services chers aux Québécois en procédant à des ponctions fiscales ciblées. L'assainissement en profondeur des finances de l'État québécois nécessiterait une révolution culturelle. Celle-ci reste à faire.