Toute la fin de semaine, le Japon et le monde ont reçu au compte-gouttes des informations inquiétantes au sujet de la situation à la centrale nucléaire Fukushima I, à 270 kilomètres au nord-est de Tokyo. À la suite du tremblement de terre et du tsunami de vendredi, les systèmes de refroidissement de trois des six réacteurs de la centrale sont tombés en panne. Depuis, la Tokyo Electric Power Company (TEPCO) cherche à éviter un emballement de la réaction atomique qui pourrait provoquer d'importantes émissions radioactives.

Toute la fin de semaine, le Japon et le monde ont reçu au compte-gouttes des informations inquiétantes au sujet de la situation à la centrale nucléaire Fukushima I, à 270 kilomètres au nord-est de Tokyo. À la suite du tremblement de terre et du tsunami de vendredi, les systèmes de refroidissement de trois des six réacteurs de la centrale sont tombés en panne. Depuis, la Tokyo Electric Power Company (TEPCO) cherche à éviter un emballement de la réaction atomique qui pourrait provoquer d'importantes émissions radioactives.

À l'heure de mettre sous presse, la situation n'était pas encore stabilisée, et deux autres centrales du pays faisaient face à des difficultés, quoique de moindre envergure. Les ingénieurs de la TEPCO ont injecté de l'eau de mer dans les trois réacteurs de Fukushima I, mesure de dernier recours qui les rendra inutilisables. Les experts, au Japon et ailleurs, se font rassurants: les risques d'un nouveau Tchernobyl seraient inexistants. Reste que 80 000 personnes vivant dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale ont été évacuées.

Même si la catastrophe est finalement évitée, cet incident relancera le débat sur l'énergie nucléaire, et ce, au moment où l'on évoquait une «renaissance» de cette industrie. En effet, depuis Tchernobyl, les 340 réacteurs en activité dans les pays de l'OCDE se sont révélés sûrs et fiables. Cette performance, doublée au fait que la production d'électricité par le nucléaire émet peu de gaz à effet de serre, a convaincu un nombre croissant de gouvernements de se tourner vers cette filière. Plusieurs projets de centrales ont été lancés. Cependant, ces projets avancent à pas de tortue en raison de leur complexité et de leur coût, auxquels s'ajoute l'opposition des populations locales et des écologistes. En fin de semaine, ces derniers ont profité des événements au Japon pour relancer leur campagne antinucléaire. «L'homme a cru qu'il pouvait maîtriser totalement la nature. Le Japon montre que ce n'est pas possible. Faut-il attendre quelque chose d'horrible en Europe pour qu'on décide d'en sortir?» a lancé le leader des Verts européens, Daniel Cohn-Bendit.

Cette conclusion alarmiste nous semble prématurée. Après tout, bien que le séisme de vendredi ait été le plus violent de l'histoire du Japon, la grande majorité des centrales du pays ont tenu le coup. Dans la mesure où les risques sont contrôlés, le nucléaire ne vaut-il pas beaucoup mieux que le charbon, en particulier dans les pays peu exposés aux cataclysmes?

Les événements de la fin de semaine renforcent néanmoins l'impression qu'en certaines circonstances, les spécialistes ont encore du mal à maîtriser la sournoise puissance de l'atome. Tant que l'industrie ne parviendra pas à dissiper cette impression, on comprendra les populations de s'inquiéter.