«Classe sardine.» L'expression a été utilisée ces dernières années pour désigner les usagers des transports collectifs à Montréal. Sera-t-elle un jour à reléguer aux oubliettes?

L'enthousiasme contagieux de l'administration de Valérie Plante au sujet des transports collectifs donne des raisons d'espérer. D'autant plus qu'il survient après l'élan donné par Denis Coderre à la fin de son mandat. 

Le désintérêt du maire sortant, à son arrivée au pouvoir en 2013, avait fait mal à la STM et à ses usagers. Un exemple : en 2014 et 2015, le nombre de kilomètres parcourus par les autobus avait chuté. 

La volonté politique de la nouvelle administration en matière de transports collectifs, elle, est indéniable. Valérie Plante avait laissé entendre lors de la campagne électorale que ce serait l'une de ses priorités, elle l'a confirmé avec le dépôt de son budget. 

On a pu annoncer une hausse marquée du budget de la STM pour 2018 (les dépenses augmentent de 4,8%), ce qui va avoir un impact direct sur l'amélioration des services. Et, par-dessus tout, sur l'accès au réseau et sur le confort de ceux qui l'utilisent. 

«Du jamais vu depuis l'ouverture des stations à Laval», clame fièrement la STM. Parce qu'on va faire grimper de près de 3 millions le nombre de kilomètres parcourus l'an prochain par le métro (à 88,1 millions). On y ajoutera également 18 nouveaux trains Azur. On trouvera donc sur la ligne orange, pour la première fois, uniquement ces trains modernes, plus spacieux. 

Les usagers des autobus ne seront pas en reste. On prévoit l'ajout de 1 million de kilomètres de plus, pour atteindre un total de 68,2 millions. 

Plusieurs autres initiatives rendront la vie plus simple aux usagers. Notamment l'ajout d'ascenseurs et le déploiement du réseau cellulaire dans un plus grand nombre de stations de métro. 

Ça, c'est pour l'an prochain. Mais ce qui aura l'impact le plus significatif sur «l'expérience client» - pour reprendre l'expression fétiche de la STM -, c'est l'ajout de 300 autobus supplémentaires. Leur achat a lui aussi été confirmé la semaine dernière, ce qui mérite également d'être célébré. 

Ça signifie qu'à partir du printemps 2020, le nombre d'autobus va passer de 1807 à 2107. Une hausse de 15%. C'est considérable. 

Évidemment, l'arrivée de ces autobus représente un défi de taille. Denis Coderre avait d'ailleurs dénigré ce qui était, à l'époque, une promesse de campagne de Valérie Plante. Il faisait remarquer que la STM ne dispose d'aucun espace dans ses garages pour ces autobus. 

Il faudra non seulement y remédier, mais aussi planifier avec virtuosité leur répartition sur le réseau pour s'assurer d'avoir le plus grand impact possible sur la qualité de vie des Montréalais. 

Par ailleurs, la nouvelle administration n'a pas laissé tomber son idée de ligne rose et semble déterminée à convaincre les sceptiques. On a confirmé lors de la présentation du budget que des sommes sont prévues pour la mise sur pied en 2018 d'un «bureau de projet». 

L'impact de ce dynamisme stimulant de la part de l'administration Plante aura un important écho au cours des prochaines années puisqu'il devrait être bonifié par des projets d'envergure qui sont déjà sur les rails. D'abord le service rapide par bus sur Pie-IX, qui se fait attendre depuis trop longtemps. Ensuite le prolongement de la ligne bleue, qui s'annonce enfin pour bientôt. Sans compter le Réseau électrique métropolitain (REM), qu'on a déjà comparé à «la Baie James» pour Montréal. 

Mais en attendant l'aboutissement de ces projets à moyen et long terme, la Ville se devait d'agir avec plus d'aplomb et de vigueur qu'au cours des dernières années en matière de transports collectifs. C'est chose faite : la nouvelle mairesse a démarré sur les chapeaux de roues. Et c'est une excellente nouvelle.

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