La course à la Maison-Blanche est commencée ! Sans blague. Les candidats potentiels ne se limitent pas à penser à l'élection présidentielle de novembre 2020, ils font déjà campagne ! Aux États-Unis et nulle part ailleurs...

Le New York Times révélait la semaine dernière qu'au moins 20 aspirants démocrates ont commencé à amasser de l'argent, mettre sur pied des organisations politiques et carrément visiter des États clés.

On parle de Joe Biden, l'ancien vice-président, qui avait été tenté de se lancer dans la course contre Hillary Clinton l'an dernier. Ou d'Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, qui a souvent attaqué Donald Trump avec virulence. Ou encore d'une étoile montante du parti, Kamala Harris, sénatrice de la Californie ayant déjà étudié à Montréal.

Et pendant que tous ces politiciens traditionnels s'agitent, d'autres noms circulent. Ceux de vedettes qui semblent se préparer, elles aussi, à affronter le président républicain.

Car une question se pose aujourd'hui : un politicien traditionnel pourrait-il faire mordre la poussière à Donald Trump ?

Ne connaîtrait-il pas le sort d'Hillary Clinton et des nombreux politiciens républicains vaincus par cette vedette du monde des affaires et de la téléréalité ?

C'est une question troublante. Elle en dit long sur l'électorat américain, mais aussi sur notre époque.

On a pris l'habitude de voir des vedettes se lancer en politique... et gagner. Ça ne surprend plus. Par ailleurs, on ne considère généralement plus le manque d'expérience de ces vedettes comme un défaut. Plusieurs jugent plutôt que c'est une qualité, comme le prouve, en partie, le triomphe de Donald Trump.

Parallèlement, la cote de popularité des politiciens traditionnels est à son plus bas. Les sondages démontrent que la confiance à leur égard a fondu comme neige au soleil.

Ce n'est pas tout. Le caractère particulier du processus électoral américain - une série de primaires et de caucus, qui ne sont pas réservés uniquement aux membres du parti - permet plus facilement qu'ailleurs à une vedette sans expérience de remporter l'investiture d'une des deux grandes formations politiques.

Tout ça fait rêver plusieurs célébrités. Comme Oprah, la célèbre animatrice. Ou Dwayne « The Rock » Johnson, charismatique acteur, qui était l'an dernier le mieux rémunéré à Hollywood. Ce qui en dit long sur la popularité de cet ancien lutteur...

Ces vedettes savent aussi, comme l'avait deviné Donald Trump, que leur statut leur permettra d'attirer l'attention des médias. Car l'appétit et la curiosité des téléspectateurs et des lecteurs à leur égard ne se démentent pas (avouez que c'est en partie ce qui vous a poussé à lire ce texte, non ?).

Notez qu'il n'y a rien de mal à ce que les vedettes se lancent en politique. Certains cas récents montrent que ça ne se traduit pas nécessairement pas un désastre. Pensons par exemple à Arnold Schwarzenegger, devenu gouverneur de la Californie.

Mais si on se rendait compte que seules les célébrités peuvent remporter la course à la Maison-Blanche, ce serait bien sûr préoccupant.

En verrouiller les portes à quiconque est familier avec le pouvoir exécutif ou législatif, ainsi qu'avec les politiques publiques, serait une grave erreur.

Remarquez qu'on a peut-être déjà trouvé un puissant antidote à ce problème potentiel : l'occupant actuel de la Maison-Blanche. Si Donald Trump continue sur sa lancée, les Américains pourraient estimer en 2020 que voter pour un politicien d'expérience est loin d'être un non-sens.

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