Vous saviez que le pape François avait donné sa bénédiction à la candidature de Donald Trump ? Que le Vatican a même publié un communiqué pour exhorter les Américains à voter pour le milliardaire ?

Non ?

Saviez-vous, alors, que parmi les nombreux courriels obtenus par le site WikiLeaks, certains prouvent hors de tout doute qu'Hillary Clinton a vendu des armes au groupe État islamique ?

Non plus ?

C'est tant mieux. Car tout ça est faux.

Archifaux.

Pourtant ces fausses nouvelles, comme bien d'autres, ont été lues, vues et partagées abondamment sur Facebook avant le scrutin américain du 8 novembre.

Notamment parce qu'elles ont été mises en valeur par le réseau social grâce à son mystérieux algorithme.

Le journaliste canadien Craig Silverman a révélé cette semaine qu'au cours des trois mois avant l'élection présidentielle, les faux articles les plus lus sur Facebook ont généré plus d'interactions (de commentaires et de partages, par exemple) que les vrais articles les plus lus.

Le problème des fausses nouvelles sur le plus populaire des réseaux sociaux existe depuis longtemps. Mais cette étude et le résultat du scrutin en sol américain nous forcent à en prendre la mesure. Car plusieurs se demandent jusqu'à quel point ces mensonges - qui diabolisaient pour la plupart Hillary Clinton - ont joué un rôle sur le résultat de l'élection présidentielle.

Loin de nous l'idée de prétendre que la candidate démocrate a perdu à cause de Facebook. Cela dit, l'épidémie de fausses nouvelles sur le réseau social fait vraisemblablement partie des nombreux facteurs qui ont contribué à sa défaite.

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Cette épidémie doit être prise très au sérieux. D'autant plus que les citoyens de nombreux pays se tournent de plus en plus vers Facebook pour s'informer.

Sur cette plateforme, les médias traditionnels - dont celui que vous lisez actuellement - entrent en concurrence avec divers sites et usagers sans scrupules qui se donnent l'apparence de producteurs d'information. Mais qui donnent dans la désinformation.

Ces derniers ont compris que peu importe qu'une nouvelle soit vraie ou soit fausse, l'important, s'ils veulent faire de l'argent sur Facebook, c'est qu'elle fasse réagir. Qu'elle devienne virale.

Le fondateur du réseau, Mark Zuckerberg, a balayé les critiques à ce sujet d'un revers de la main la semaine dernière. « Il y avait aussi des canulars auparavant », a-t-il entre autres répliqué. Il n'a pas tort.

Sauf que le fonctionnement même de Facebook favorise la diffusion et la multiplication de ces canulars. Des sources au courant des décisions prises par la société, ainsi qu'un groupe d'étudiants américains, ont respectivement affirmé et prouvé cette semaine que Facebook aurait les moyens de restreindre la diffusion de fausses nouvelles.

Malheureusement, les dirigeants de la société semblent nettement plus enthousiastes à traquer et éliminer les seins nus que les informations mensongères.

« Identifier la vérité est compliqué », a aussi dit Mark Zuckerberg. Là-dessus, il n'a pas tort. Mais Facebook doit impérativement tout faire pour y parvenir et pour cesser de nous mentir.

En attendant, le mieux est que nous fassions preuve de vigilance face à ce qu'on y trouve. Le mot d'ordre avant d'aimer ou de partager : vérifier !

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