Donald Trump était, en 2006, la vedette d'une émission de téléréalité. Barack Obama n'était qu'un sénateur parmi d'autres au Congrès américain. Twitter a été créé cette année-là et Facebook n'avait qu'une dizaine de millions d'abonnés.

En 10 ans, le monde a bien changé. Et ce n'est que la pointe de l'iceberg ! Mais la Politique internationale du Québec, elle, n'a pas évolué depuis 2006, date de publication de sa dernière mouture.

La renouveler, comme s'y est récemment engagé Québec, allait de soi. Des consultations à cet effet ont débuté dimanche dernier à Montréal. Elles se poursuivront jusqu'à la fin du mois. La nouvelle politique sera dévoilée au début de l'année prochaine.

« Il fallait lui donner un nouveau souffle. La mettre à la page », a expliqué la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, en rencontre éditoriale hier à La Presse.

L'événement permettra, souhaitons-le, de réexpliquer à quoi sert ce petit ministère et de redire son importance. Il a été créé, il y aura bientôt 50 ans, pour permettre au Québec d'intervenir, dans le monde, sur ce qui touche ses domaines de compétence et ses intérêts.

Il a fait ses preuves au cours des dernières décennies, permettant notamment de donner à notre province voix au chapitre dans divers dossiers (celui des changements climatiques en est un excellent exemple), de faire valoir ses avantages et intérêts économiques et, dans le même ordre d'idées, de stimuler ses échanges commerciaux.

On déploie par ailleurs au sein de ce ministère des efforts pour assurer le rayonnement de la culture québécoise et pour permettre aux jeunes d'ici de faire des stages à l'étranger. Tout en tentant d'attirer au Québec plus d'étudiants qui viennent d'ailleurs.

« On a l'air d'un petit ministère, mais on a un ministère qui voit grand. »

Pour y arriver, le Ministère dispose actuellement de 28 « délégations » ou « bureaux » dans 15 pays, en priorité en France et aux États-Unis. Ces dernières années, malgré des restrictions budgétaires, il a pu accentuer sa présence en Chine et en Afrique (au Sénégal, avec un oeil sur la Côte d'Ivoire). Et il est sur le point d'ouvrir un bureau à Cuba. Des choix difficiles à contester.

Sa mission, le Ministère doit l'effectuer avec un budget annuel de moins de 100 millions de dollars (à titre de comparaison, le plus récent film Mission Impossible avait un budget de 150 millions US). Ses finances représentent, cette année, 0,09 % de l'ensemble du budget du Québec.

Alors que le gouvernement provincial semble sur le point de renflouer les coffres de certains ministères, il semble que celui des Relations internationales pourrait en profiter. Tant mieux.

Sur une planète mondialisée, mais où le protectionnisme effectue un retour en force, avoir des émissaires sur le terrain pour faire valoir nos intérêts n'est pas un luxe. Et peu importe la conjoncture, élargir les horizons du Québec doit être perçu comme un investissement.

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