« La victoire est en vue », s'est exclamée Hillary Clinton tard mardi soir, un large sourire éclairant son visage. Elle avait fait mordre la poussière à son rival, Bernie Sanders, dans l'État de New York.

Impossible de la contredire. En triomphant dans l'un des États les plus peuplés du pays, elle a brisé l'élan de son rival. Elle a aussi prouvé hors de tout doute que son avance, chez les démocrates, est maintenant presque insurmontable.

Et incontestable. Pour au moins trois raisons.

- Elle a récolté l'appui, depuis janvier, de quelque 10 millions d'électeurs, soit environ 2,6 millions de plus que Bernie Sanders, d'un bout à l'autre du pays.

- Elle gagné plus d'étapes que son rival depuis le début de la saison des primaires et des caucus : 21 contre 17.

- Elle a pris une solide avance pour ce qui est des délégués qui représentent, dans cette course à l'investiture, le nerf de la guerre. À l'issue du scrutin de New York, elle en a 1428, soit près de 300 de plus que son rival. Il faut ajouter à ce total plus de 500 superdélégués - des représentants de l'establishment du Parti démocrate - qui la soutiennent. Elle se rapproche donc du chiffre magique. Il en faut au moins 2383 pour gagner.

On peut donc aujourd'hui prédire qu'à moins d'un miracle, les espoirs de Bernie Sanders seront déçus.

Nous avons déjà fait état de la contribution essentielle du sénateur du Vermont aux débats depuis le début de la course. Soulignons maintenant que les électeurs démocrates, en jetant leur dévolu sur Hillary Clinton, font le bon choix.

Car malgré certains défauts apparents et les quelques casseroles qu'elle traîne, l'ex-secrétaire d'État demeure plus susceptible de l'emporter que Bernie Sanders face au candidat républicain lors de l'élection présidentielle.

C'est d'ailleurs ce que semblent croire bon nombre de démocrates, selon les sondages effectués auprès des électeurs mardi. À New York, 85 % de ceux qui ont dit avoir voté avant tout pour le candidat qui peut gagner le scrutin présidentiel en novembre ont choisi Hillary Clinton.

Les républicains ne le crient pas sur tous les toits, mais ils partagent cet avis. Des stratèges ont admis qu'ils seraient ravis d'affronter Bernie Sanders, ce « socialiste qui est allé en URSS pour sa lune de miel », a récemment affirmé l'un d'eux. Ses idées nettement plus progressistes que celles de l'Américain moyen et son manque d'expérience en politique étrangère sont aussi perçus comme des handicaps majeurs.

Chez les républicains, les jeux ne sont pas faits. Mais si les règles du jeu ne changent pas d'ici la convention du mois de juillet, le candidat du parti sera un démagogue imprévisible et fielleux (Donald Trump) ou un ultraconservateur aux valeurs rétrogrades (Ted Cruz).

Ni les États-Unis ni le reste du monde ne peuvent courir le risque de voir l'un de ces deux républicains à la Maison-Blanche. C'est pourquoi la victoire probable d'Hillary Clinton sur Bernie Sanders est une nouvelle encourageante pour la suite des choses.

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