« En soi, je vous dis que la ligne bleue, ça semble être une priorité. »

C'est ce qu'a affirmé le nouveau ministre des Transports du Québec, Jacques Daoust, cette semaine. Les journalistes le questionnaient sur le prolongement tant attendu du métro de Montréal.

On notera ici l'utilisation du mot « semble ».

Ce n'est probablement pas un hasard si le verbe a été prononcé par le ministre quelques jours après la nouvelle selon laquelle le coût de cet important projet a bondi.

Selon les chiffres obtenus par notre collègue Denis Lessard, il faudrait injecter près de deux fois plus d'argent que ce qui avait été initialement évalué il y a deux ans. Soit 3 milliards plutôt que 1,535 milliard.

On aimerait bien voir les détails de cette nouvelle évaluation. Car ça signifie que le projet coûtera, par kilomètre, environ trois fois plus cher que le prolongement de la ligne orange (complété en 2007). On explique pour l'instant, entre autres, que les coûts de financement du projet seront plus élevés que ce qui avait été prévu.

Ceci dit, inutile de se mettre la tête dans le sable : prolonger le métro coûtera cher. Ce n'est cependant pas une raison pour ne pas aller de l'avant. Ni une raison pour continuer à tergiverser.

Denis Coderre était récemment invité à Ottawa avec une vingtaine d'autres maires. Le mot « infrastructures » était sur toutes les lèvres. De tous les grands projets de transports en commun à Montréal, « la première priorité, c'est la ligne bleue », a-t-il précisé.

Il est important de le répéter. Ce prolongement vers l'est est souhaitable.

Parce que les transports en commun stagnent à Montréal depuis des années (ce qui est un non-sens), mais aussi en raison des retombées économiques potentielles pour ce secteur de la ville. Il faut le voir comme un investissement.

Le gouvernement de Philippe Couillard est-il sérieux lorsqu'il parle d'efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Si oui, il le cache bien dans le dossier du transport collectif, auquel on doit logiquement donner un nouvel élan. Rien non plus ne démontre pour l'instant qu'il y a à Québec une « vision globale » en la matière, comme l'avait soutenu l'ancien ministre des Transports, Robert Poëti.

Il est aussi important de répéter que Québec doit donner rapidement le feu vert au projet (qui devrait être accompagné, selon plusieurs experts, par un prolongement de la ligne orange vers la gare Bois-Franc). Le premier ministre canadien s'est engagé à investir massivement dans les infrastructures. Il a aussi précisé qu'il souhaite investir 20 milliards de plus pour les transports en commun au cours des 10 prochaines années.

Québec doit en profiter pour mettre sur les rails de nombreuses initiatives en la matière. Avec, en priorité, la ligne bleue. À défaut de quoi le virage vert de Philipe Couillard risque fort de faire chou blanc.

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