« Nous sommes en mesure de changer l'avenir ici et maintenant, mais ce ne sera possible que si nous sommes à la hauteur des enjeux. »

Derrière ce cri du coeur lancé par Barack Obama cette semaine à Paris se cache une triste vérité. On ne sait pas encore si les États-Unis d'Amérique sont véritablement à la hauteur des enjeux devant lesquels sont placés les habitants d'une planète qui se réchauffe trop vite.

Le président américain a pris la mesure de l'urgence de la situation. À l'instar de la quasi-totalité des politiciens démocrates. Mais le camp adverse continue de se complaire dans un déni indigne d'un des deux principaux partis de la première puissance mondiale.

C'est ce qui explique que Barack Obama se démène pour contourner le Congrès américain (dont les deux chambres sont contrôlées par les républicains) afin de lutter contre les gaz à effet de serre.

C'est ce qu'il a fait en août dernier quand il a présenté son plan d'action, par l'entremise de l'agence gouvernementale de protection de l'environnement (EPA). Au coeur de cette initiative : l'obligation faite aux centrales thermiques de réduire de 32 % leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 - par rapport au niveau de 2005. Les émissions des futures centrales seront aussi encadrées.

Mardi, le Congrès a voté contre ces deux règlementations. Cela n'aura aucun impact, car le président dispose d'un droit de veto. Il s'agit néanmoins d'un arrogant pied de nez de la part des élus républicains, alors que se déroule la conférence sur le climat.

Ce geste d'éclat rappelle à quel point l'avenir de la lutte contre les changements climatiques sera influencé par celui ou celle qui succèdera à Barack Obama.

Or, une étude effectuée la semaine dernière par l'agence Associated Press a de quoi faire sourciller. On a soumis à huit scientifiques les positions des candidats à la présidence des États-Unis - sans, toutefois, les identifier - sur les changements climatiques. Les chercheurs ont évalué ce que préconisent ces politiciens sur une échelle de 0 à 100.

Les deux prétendants démocrates les plus sérieux, Hillary Clinton et Bernie Sanders, ont respectivement obtenu 94 et 87. Mais chez les républicains, les résultats sont catastrophiques.

Seul Jeb Bush a droit à la note de passage (64). Les candidats qui sont en tête dans les sondages sont les moins bien cotés par les scientifiques. Le pire, Ted Cruz, « en comprend moins sur la science [et les changements climatiques] que la moyenne des enfants qui fréquentent la garderie », a estimé un des scientifiques.

Il y a quelques années, Barack Obama avait insinué que si les républicains étaient parachutés à l'époque de Christophe Colomb, ils seraient parmi ceux qui soutiennent que la Terre est plate.

Devant les changements climatiques, les républicains se comportent en effet comme s'ils niaient que la Terre est ronde. C'est aussi navrant que choquant.

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