« Un clown dans la course à la présidence. » Ce titre en grosses lettres avait fait la une du New York Daily News en juin dernier quand Donald Trump a annoncé sa candidature.

« Si le rêve américain n'était pas déjà mort, il se serait suicidé » en entendant le discours du candidat républicain, a renchéri ce jour-là un journaliste du Washington Post, Dana Milbank.

Le ton était donné. Il n'a jamais vraiment changé. L'establishment tant médiatique que politique en sol américain - et ailleurs dans le monde - considère Donald Trump comme un clown. Un bouffon démagogue qui a le sens du spectacle, ce qui est de plus en plus utile de nos jours pour un politicien.

Ses déclarations incendiaires ont généralement été prises à la légère puisque lui-même n'était pas vraiment pris au sérieux. Pire, elles lui ont permis d'être le chouchou des médias. Les cotes d'écoute des débats républicains ont battu des records cette année grâce à sa seule présence.

Mais aujourd'hui, le clown ne fait plus rire. Et la fin de la récréation a sonné. 

On ne peut plus nier que les commentaires xénophobes et racistes de Donald Trump attisent la haine.

Il avait déjà décrit les Mexicains comme des criminels et des voleurs, puis dit vouloir « déporter » les quelque 11 millions d'immigrants illégaux qui se trouvent actuellement en sol américain. Depuis les attentats à Paris, ce sont les musulmans qu'il a pris pour cible.

Ces derniers jours, il a soutenu que des « milliers » de musulmans ont applaudi au New Jersey lorsque les tours du World Trade Center se sont effondrées à New York. Il s'agit d'une légende urbaine. Cela ne s'est jamais produit.

Il a aussi affirmé que s'il est élu, les réfugiés syriens accueillis par les États-Unis « repartiront ». Poursuivant sur sa lancée, il a laissé entendre qu'il faudrait rendre obligatoire le fichage des musulmans qui se trouvent aux États-Unis. Ce qui a poussé un journaliste à lui demander - de façon fort pertinente - quelle est la différence entre ce plan et celui conçu par l'Allemagne nazie pour ficher les juifs.

Une autre des raisons majeures pour lesquelles Donald Trump parvient à débiter un si grand nombre de propos fielleux, c'est que ses rivaux n'osent pas les dénoncer, si ce n'est, parfois, du bout des lèvres.

Ben Carson, Ted Cruz et les autres savent très bien que les électeurs les plus radicaux du Parti républicain sont ceux qui votent en grand nombre pour choisir le candidat de leur parti à l'élection présidentielle de 2016. Ils n'osent pas les effaroucher.

En faisant des courbettes devant ces ultraconservateurs, ils ne nuisent pas qu'à l'image de leur parti. Ils contribuent, comme Donald Trump, à nourrir un climat de suspicion et de haine à l'égard des minorités. Ils devraient plutôt lui dire d'arrêter son cirque.

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