Quel type de maire préférez-vous? Un maire autoritaire, un «homme fort» qui n'en fait souvent qu'à sa tête, comme Régis Labeaume à Québec? Ou bien un maire consensuel, un «bon gars» sympathique, comme Gérald Tremblay à Montréal? Les citoyens de la Québec et Montréal ont-ils simplement élu les maires dont ils avaient besoin?

Quel type de maire préférez-vous? Un maire autoritaire, un «homme fort» qui n'en fait souvent qu'à sa tête, comme Régis Labeaume à Québec? Ou bien un maire consensuel, un «bon gars» sympathique, comme Gérald Tremblay à Montréal? Les citoyens de la Québec et Montréal ont-ils simplement élu les maires dont ils avaient besoin?

LES COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS. MAXIMUM DE 150 MOTS.

Richard Vigneault

Consultant en communication et membre de l'Idée fédérale.



DES RÉALITÉS INCOMPARABLES



Peu importe le maire que l'on choisirait à Montréal (Harel, Rozon, Frulla), il sera toujours empêtré dans une structure lourde, héritée des fusions-défusions et dans laquelle les trop nombreux arrondissements et leur bureaucratie respective entravent les efforts de cohérence. Une rationalisation est vraiment nécessaire de ce point de vue. On peut jalouser l'hyperactivité du maire de Québec et son style plus proche de celui de Jean Drapeau que de celui de Gérald Tremblay, mais les réalités de la métropole et de la vieille capitale sont incomparables.  Il n'y a pas de Longueuil ou de Laval à Québec. Il n'y a pas de siège du gouvernement à Montréal. On doit tout de même avoir l'honnêteté de constater que Montréal est une ville plus propre qu'il y a 10 ans, que la chaussée est en meilleur état, que le Quartier des spectacles redonne un sens à son centre, qu'elle dispose d'une nouvelle salle de concert et que bientôt elle sera dotée de deux superhôpitaux, qu'elle est une ville sécuritaire si on la compare à d'autres et que la qualité de vie y est en général excellente. Ce que l'administration de la ville ne doit jamais perdre de vue cependant, c'est la qualité qu'elle doit imprimer comme gouvernement local aux services de proximité (ramassage des ordures, aqueducs, égouts, sécurité publique, etc.), services pour lesquels les Montréalais paient d'abord et avant tout des taxes suffisamment élevées. Appauvrir les contribuables montréalais en les taxant davantage revient à diminuer le niveau de richesse général. La ville doit d'abord consacrer ses efforts à entretenir ce qui existe et demander à l'entreprise privée, aux institutions et aux citoyens d'en faire plus pour les arts, la culture, l'embellissement et les projets mobilisateurs. Quêter plus d'argent à Québec n'est pas une solution compte tenu de l'état des finances publiques.



Denis Boucher

Associé dans un cabinet de relations publiques.



UNE QUESTION DE RÉSULTATS



D'entrée de jeu, je l'avoue avec fierté, ma mère, Andrée Boucher, a précédé M. Labeaume à la ville de Québec. Vous me pardonnerez donc d'avoir une opinion probablement un peu biaisée. À voir l'état dans lequel se trouve Montréal, il est certain qu'il faut prendre le taureau par les cornes. Le style du maire doit-il cependant être un élément clé dans la gestion d'une ville? Qu'est-ce qui compte le plus, le fond ou la forme? Il nous faut des élus qui n'auront pas peur de prendre des décisions, de s'asseoir avec les syndicats et de responsabiliser les citoyens, comme le disait si bien John F. Kennedy. Il ne faut pas aussi croire que de grandes esclandres sont nécessairement gages de grandes réalisations. La politique municipale n'est pas une téléréalité. Les maires ne sont pas là pour divertir mais bien pour gérer et offrir à leurs citoyens des infrastructures durables, des services efficaces et des taxes à un niveau qui favorisent le développement économique. L'important, il me semble, est l'atteinte de résultats dans le respect des citoyens. Mais en fin de compte, il ne faut jamais oublier que «vox populi, vox dei»!



Denis Boucher

Francine Laplante

Femme d'affaires.



MONTRÉAL A BESOIN D'ÊTRE SECOUÉE



Lorsque j'ai lu la question, je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison suivante : si nous avions le choix entre Patrick Roy et Jacques Martin pour diriger notre club de hockey, garderions-nous vraiment Jacques Martin? Je suis persuadée que le choix serait facile à faire! Nous voulons un leader qui connaît son métier, qui n'a pas peur de ses idées, un passionné prêt à bouleverser les grands principes pour atteindre ses objectifs. Imaginez un instant Patrick Roy en train de commenter la piètre performance de son équipe devant les journalistes : ses paroles ne feraient pas l'unanimité au sein de la grande direction du club! Est-ce que les Montréalais sont prêts à être dirigé par un leader, sont-ils prêts à se faire bousculer? Et même là, est-ce que le maire aurait toute la latitude d'agir? Montréal a besoin d'être secouée, elle a besoin d'une ligne directrice qui lui permettra d'avancer. Chose certaine, ce n'est pas de la façon dont Montréal est dirigée présentement. Vivement que nous puissions assister à un défilé de la coupe Stanley dans notre ville rayonnante de propreté et de prospérité!



Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires.



UN MÉLANGE DES DEUX



Il faudrait un renouveau pour la ville de Montréal. Une façon de faire et un maire qui inclut la population dans les prises de décision qui concernent le futur de la ville. Gérald «le jovialiste» Tremblay semble avoir perdu le contrôle de son administration. 113 élus, dont 19 maires. Une quantité mirobolante de postes cadres, un directeur général pour chaque arrondissement et des dizaines de postes d'encadrement. Cette mégastructure, mise en place par l'administration Tremblay, est devenu ingérable et incompatible avec les destinées de la plus grande métropole du Québec. Cette façon de faire éloigne le magistrat de la ville centre des décisions car les budgets sont répartis et dépensés par chaque arrondissement. Cela dit, un maire autoritaire, qui n'en fait qu'à sa tête comme Régis Labeaume serait-il un plus pour Montréal? Le moins que l'on puisse dire, c'est que M. Labeaume gère sa ville de façon ferme et semble avoir à coeur l'intérêt de ces concitoyens. Certaines de ses décisions sont discutables, certes. Mais lui au moins, contrairement à Gérald Tremblay, semble savoir ce qui se passe dans sa ville et dans son administration. Je dirais donc que la ville de Montréal devrait être dirigée par une personne, homme ou femme, dont le caractère et surtout le modus operandi se situent entre Gérald Tremblay et Régis Labeaume. Une personne charismatique qui sait rallier l'opinion publique et prend des décisions qui affectent à long terme l'avenir de Montréal. Soit une personne qui ne pense pas qu'à sa réélection et qui aime vraiment cette ville qui peut avoir, si elle est bien gouvernée, un énorme potentiel, tant au plan provincial, national et international. Qui sera cette personne? C'est à nous, Montréalais, de le décider aux prochaines élections. Vivement des élections pour Montréal!

Caroline Moreno

Écrivain et comédienne. 



LE JOUR ET LA NUIT



Le souci d'un maire est de faire en sorte de rendre sa ville attrayante à ses citoyens de même qu'aux visiteurs. Il doit tenir compte du bien-être de sa population en lui assurant des routes carrossables, des services, des loisirs, tout en veillant au patrimoine architectural et culturel. Montréal a connu son heure de gloire avec l'exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques de 1976. Depuis, la métropole n'a cessé de se dévitaliser: elle offre désormais l'apparence d'une ville pauvre, sale, laide, fourre-tout, anglaise. Québec possède un charme indéniable. Il importe cependant d'en préserver le caractère français, ce qui avec l'enseignement intensif de l'anglais, n'est pas gagné. S'il m'est difficile de juger de la gestion de la capitale nationale, je peux en revanche déplorer la décrépitude de Montréal, cette ville que je n'aime plus.