Gérald Tremblay a-t-il été un bon maire pour Montréal, qui l'a porté au pouvoir il y a maintenant 10 ans? La métropole est-elle en meilleure posture aujourd'hui que lorsque M. Tremblay a été élu pour la première fois en 2001?

LES COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS. MAXIMUM DE 150 MOTS.



Pierre-Yves McSween

Comptable agréé, enseignant au cégep régional de Lanaudière et chargé de cours à HEC Montréal

UNE VILLE SANS VISION

Gérald Tremblay a hérité d'une ville difficile à gérer. Premièrement, la promesse électorale de Jean Charest de permettre la défusion de la Ville de Montréal était une mauvaise décision. Ainsi, il faudra expliquer aux Montréalais pourquoi les gens de Westmount ne sont pas des Montréalais même s'ils en sont au plein coeur de la ville. Cette ville est devenue trop pesante administrativement et les infrastructures ont besoin de revitalisation. Gérald Tremblay a fait ce qu'il pouvait. Toutefois, ce qu'il faut pour Montréal, c'est une vision. Personnellement, j'ai assisté à quelques présentations de Richard Bergeron depuis quelques années et cela m'a surpris grandement. Un homme, qui sur son temps personnel, mène un combat de café en café pour faire rêver les Montréalais. Ce n'est pas un homme d'un grand charisme, mais c'est un homme d'idées. Il aime Montréal, il en rêve, il réfléchit à l'avenir. Pour lui, Montréal ne semble pas un fardeau, mais un énorme projet à haut potentiel. Honnêtement, Projet Montréal me donne envie d'y croire. Montréal ne doit pas être qu'une locomotive en réparation, mais bien un emblème de prospérité. Le prochain maire de Montréal devra être autre chose qu'un gestionnaire de budget d'asphalte sympathique, il devra être une source d'inspiration. D'ailleurs, le plus grand coup de Richard Bergeron serait probablement de trouver un personnage charismatique pouvant permettre à son parti de mettre son plan à exécution.  Au Québec, on a de la difficulté à développer nos villes à long terme : à penser à la réalité de demain. M. Tremblay, il est temps de passer le flambeau à des personnes qui sauront raviver notre flamme. Pour l'instant, je vous remercie pour le Bixi et le quartier des spectacles : deux belles réussites pour les citoyens.



Pierre-Yves McSween

Daniel Gill

Professeur agrégé à l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal

MANQUE DE LEADERSHIP

Malgré les apparences, force est d'admettre que Montréal fait du surplace depuis de nombreuses années, et ce, bien avant l'arrivée de M. Tremblay. Indéniablement, Montréal vit sur « du vieux gagné », une réputation de grande métropole internationale qu'elle a acquise avec l'Expo 67 et les JO.  Hormis le secteur des condos et de l'hôtellerie, il faut bien prendre conscience que les grands investissements immobiliers des 20 dernières années sont le fait d'investissements publics : Cité multimédia, Quartier international, Universités, Palais des congrès, Caisse de dépôt, Adresse symphonique et actuellement le CHUM. Les derniers grands projets privés étant la Tour IBM et le Centre Bell construits il y a près de 15 ans. Quant aux investissements dans le secteur des transports, le nerf de la guerre, Montréal manque de leadership. Le prolongement du métro a été avant tout le fait du maire de Laval, pour le reste toute la stratégie de Montréal en matière de transport semble s'appuyer sur le vélo.  Il est devenu impossible de circuler dans cette ville et les grands chantiers si nécessaires tardent à se mettre en marche. Montréal ne peut assumer tous les coûts certes, mais elle devrait au moins en assumer le leadership. Finalement en termes d'image.  En 2017, le Canada fêtera son 150e anniversaire, Montréal son 375e, c'est dans à peine 5 ans. Qu'a-t-on prévu ?  Un grand party sur la Place des spectacles ou une baignade sur la nouvelle plage, alors que Toronto s'affirmera comme la grande capitale économique et culturelle du pays. On est vraiment loin des années 60 et 70 alors que Montréal rayonnait parmi les plus grandes. 



Daniel Gill

Mélanie Dugré

Avocate

UN PANTIN EN TÉFLON

Gérald Tremblay a été élu à la tête de Montréal à une époque bien ingrate, celle de l'après-fusions, alors que la métropole avait des airs de gros navire trop imposant pour être dirigé. Au cours de la dernière décennie, Gérald Tremblay m'a trop souvent laissé comme impression celle d'un homme qui avait abandonné le volant et cédé sa place de conducteur à des « collaborateurs » dont les frasques ont éclaboussé son administration au fil des ans. À maintes occasions, Gérald Tremblay a offert comme réponse « qu'il n'était pas au courant » de situations sérieuses pour les citoyens. Ceci dit, la tâche est titanesque et il est loin d'être acquis qu'un Richard Bergeron ou un Jacques Duchesneau aurait fait mieux en pareilles circonstances. Bien qu'il ait parfois ressemblé à un pantin dont les ficelles étaient manipulées par des tiers aux intérêts douteux, Gérald Tremblay aura marqué par sa ténacité et son  imperméabilité aux critiques.  Une chose est certaine; la pluie des insultes des citoyens et de l'opposition n'aura pas réussi à atteindre le parapluie de l'indifférence de Gérald Tremblay au cours de son controversé règne. 



Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires

TROP D'ÉLUS

Gérald Tremblay est à la tête de la métropole depuis 10 ans maintenant. Montréal est devenue depuis une ville qui compte 19 maires d'arrondissement et un nombre d'élus, de hauts fonctionnaires et d'administrateurs plus élevé que la ville de New York. Pourquoi faut-il autant de personnes pour diriger Montréal? C'est là, selon moi la preuve que Gérald Tremblay est incapable de mener à bien les destinées de sa ville. Ainsi entouré, Gérald Tremblay a moins de comptes à rendre directement à la population et il est plus facile pour lui de lancer la phrase qui fait désormais partie du paysage politique de Montréal. Son ''je ne savais pas'' est devenu légende et les médias ainsi que les partis d'opposition s'en servent à qui mieux-mieux afin de dénigrer son administration et son manque de leadership. Mis a part le quartier des spectacles et le gouffre financier sans fin que sont devenus les Bixi, les réalisations de l'administration Tremblay ne sont pas à la hauteur de cette ville qui devrait faire la fierté, non seulement des Montréalais mais de tous les Québécois. Le cynisme de la population envers toute la classe politique ne fait qu'accentuer le sentiment de méfiance envers nos décideurs, en particulier les maires comme M. Tremblay qui en mènent large et semblent être en poste uniquement afin d'être réélus à tout prix et sans vraiment se soucier du bien commun. Je crois bien humblement que la grande majorité des Montréalais pensent comme moi mais ne trouvent pas d'alternative viable au moment de passer aux urnes. Cette belle ville a besoin d'une personne qui est fière de sa ville et qui sera capable de lui redonner la place qui lui revient de droit, tant au niveau national qu'international. Un autre Jean Drapeau? Pourquoi pas?