Je ne lis que furtivement les commentaires qui pullulent dans les réseaux sociaux. Ils sont rarement édifiants et souvent teintés de xénophobie. Il en est un toutefois qui me titille grandement depuis l'avènement du quatrième film de Xavier Dolan, Tom à la ferme, présenté à la Mostra: il aurait signé «un autre film qui traite d'homosexualité». Comme s'il était redondant, pour un cinéaste homosexuel, de traiter «encore une fois» d'amour homosexuel! Est-ce qu'il viendrait un seul instant à l'esprit de ces internautes qu'il soit redondant, pour un cinéaste hétérosexuel, de traiter encore une fois d'amour hétérosexuel entre un homme et une femme dans ses oeuvres? En quoi l'orientation sexuelle d'un cinéaste qui atteint à l'universel avec autant de brio obligerait-elle ce dernier à traiter ses films sous un angle qui ne soit pas le sien? De deux choses l'une: soit ses détracteurs n'ont pas véritablement vu ses films (et la portée universelle de chacun de ceux-ci), soit l'homosexualité continue de provoquer chez eux un malaise qui dénote avec éloquence que la cause gaie est encore loin d'être assimilée dans la culture de masse. Hélas, j'ai tendance à croire que la deuxième option est la plus plausible.

Xavier Dolan et l'homosexualité

Je ne lis que furtivement les commentaires qui pullulent dans les réseaux sociaux. Ils sont rarement édifiants et souvent teintés de xénophobie. Il en est un toutefois qui me titille grandement depuis l'avènement du quatrième film de Xavier Dolan, Tom à la ferme, présenté à la Mostra: il aurait signé «un autre film qui traite d'homosexualité». Comme s'il était redondant, pour un cinéaste homosexuel, de traiter «encore une fois» d'amour homosexuel! Est-ce qu'il viendrait un seul instant à l'esprit de ces internautes qu'il soit redondant, pour un cinéaste hétérosexuel, de traiter encore une fois d'amour hétérosexuel entre un homme et une femme dans ses oeuvres? En quoi l'orientation sexuelle d'un cinéaste qui atteint à l'universel avec autant de brio obligerait-elle ce dernier à traiter ses films sous un angle qui ne soit pas le sien? De deux choses l'une: soit ses détracteurs n'ont pas véritablement vu ses films (et la portée universelle de chacun de ceux-ci), soit l'homosexualité continue de provoquer chez eux un malaise qui dénote avec éloquence que la cause gaie est encore loin d'être assimilée dans la culture de masse. Hélas, j'ai tendance à croire que la deuxième option est la plus plausible.

Robert Campeau, Montréal

Non à une intervention américaine

Une intervention en Syrie me paraît inutile. Pourquoi maintenant? À cause de cette référence par Obama à une «ligne rouge» (l'usage de gaz chimiques) qu'il ne fallait pas franchir. Mais le gaz a déjà été utilisé, à plusieurs reprises, semble-t-il, et il n'y a pas eu intervention. Et dans le conflit syrien, il a déjà eu plus de 100 000 morts. Non! Le président Obama doit ravaler son orgueil blessé, reconnaître qu'il a commis une erreur en parlant de «ligne rouge». C'est cela la vraie grandeur d'âme. Une intervention armée ne réglera rien, bien au contraire, elle risque plutôt d'élargir le conflit. La seule solution véritable, c'est l'arrêt des hostilités et la négociation politique. Les États-Unis n'ont pas à jouer au gendarme de la planète. Ce rôle doit appartenir aux Nations Unies, si imparfaite soit cette organisation. Le monde en est rendu là. L'Amérique doit apprendre de ses erreurs, dont celle de l'intervention malheureuse en Irak. Le sang y a déjà beaucoup trop coulé. La région du Moyen-Orient est déjà soumise à assez de turbulences.

Michel Lebel,

ex-professeur de droit international