Fiez-vous aux péquistes pour savoir conjuguer le verbe «exclure» sur tous les temps! Plus de signes religieux dans l'espace public, les hôpitaux, les écoles et même les CPE. Vous feriez bien, madame, de ne plus vous promener avec votre petite croix en or dans le cou, de cacher votre kippa, monsieur, ou vous, de confession sikhe, de vous apprêter à faire, défaire et refaire votre turban au gré de vos déplacements. Que l'on soit à visage découvert pour obtenir un service gouvernemental au Québec, comme le préconisent les libéraux, me paraît sensé. Tout le reste n'est que matière à division. J'ai toujours tiré beaucoup de fierté de pouvoir accoler les mots «terre d'accueil» au Québec. J'ai bien peur qu'avec cette «charte des valeurs québécoises», ces mots entrent dans l'histoire ancienne d'un peuple qui, par la volonté de son gouvernement, s'est résolument fermé à l'autre. 

Exclusion et division

Fiez-vous aux péquistes pour savoir conjuguer le verbe «exclure» sur tous les temps! Plus de signes religieux dans l'espace public, les hôpitaux, les écoles et même les CPE. Vous feriez bien, madame, de ne plus vous promener avec votre petite croix en or dans le cou, de cacher votre kippa, monsieur, ou vous, de confession sikhe, de vous apprêter à faire, défaire et refaire votre turban au gré de vos déplacements. Que l'on soit à visage découvert pour obtenir un service gouvernemental au Québec, comme le préconisent les libéraux, me paraît sensé. Tout le reste n'est que matière à division. J'ai toujours tiré beaucoup de fierté de pouvoir accoler les mots «terre d'accueil» au Québec. J'ai bien peur qu'avec cette «charte des valeurs québécoises», ces mots entrent dans l'histoire ancienne d'un peuple qui, par la volonté de son gouvernement, s'est résolument fermé à l'autre. 

Suzanne Roch, Terrebonne 

D'abord le crucifix

L'intention du gouvernement Marois, que je partage, de bannir les signes et symboles religieux des institutions publiques québécoises, doit commencer à la source. On doit d'abord enlever le crucifix (cadeau de Duplessis) qui domine l'Assemblée nationale. Sans ce geste primordial et essentiel, la décision du gouvernement sentira l'hypocrisie et la fumisterie. Je comprendrais mal, de la part de l'opposition, un refus d'adhérer à cette décision qui s'impose à l'heure de la laïcité désirée et demandée par une très large partie de la population. Il est plus que temps d'assumer une direction de l'État québécois qui, depuis plusieurs années déjà, manifeste par ses citoyens le désir d'une vision neutre et laïque de l'espace où se déroule l'essentiel de sa vie. Les croyants auront toujours leurs églises, temples ou mosquées pour se rassembler au sein de leurs croyances.

Jacques Léger, Montréal

Injustice intolérable

Je suis une jeune femme québécoise de 21 ans, étudiante à l'Université de Montréal et je porte le voile. La «charte des valeurs québécoises» que le PQ envisage d'adopter est un déni violent de ma liberté, une injustice intolérable. Sous couvert d'une laïcité maladroite, une femme musulmane qui porte le voile se verra empêcher de pratiquer sa profession d'enseignante ou d'infirmière. Par une telle mesure, nous transgressons le droit le plus absolu qu'est celui de prendre des décisions concernant sa propre personne; nous approuvons l'ingérence de l'État dans l'exercice de nos droits les plus personnels; nous nous permettons de réduire les valeurs communes et fondamentales qui nous rattachent les uns aux autres à une vulgaire liste réductrice. Il est sans cesse répété que le but de cette charte est la promotion des droits de la femme. Or, une laïcité mal appliquée n'aura pour seule conséquence que d'exclure les femmes musulmanes portant le voile du marché du travail. 

Nour Farhat, Montréal