Assez, les moyens de pression

Assez, les moyens de pression

L'ASSÉ et la FEUQ exercent déjà des moyens de pression avant la tenue du Sommet sur l'enseignement supérieur. Pourquoi? Ils n'auront pas la gratuité scolaire et le gouvernement devra imposer des augmentations de droits de scolarité dans le contexte déficitaire que nous connaissons. La réalité est fort simple: nous devons tous participer aux restrictions budgétaires auxquelles nous faisons face et cela touche également les étudiants, peu importe où ils se trouvent. Les droits de scolarité ont peu augmenté au Québec depuis les années 80. Parler de gratuité est totalement irresponsable et ne tient pas la route. Si ces associations déclenchent à nouveau des moyens de pression et la grève, il est temps que nous, comme population, exigions du gouvernement d'avoir la paix et le respect des lois existantes. Nous en avons assez des abus des étudiants et de leurs éternelles demandes. On en a assez de subir les contrecoups de groupes qui ne font pas l'effort de comprendre que s'instruire a un prix pour tous.

Michel Tanguay, Sillery

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Rappel à l'ordre

La gratuité scolaire à l'agenda du sommet, c'est primordial. Ce n'est pas un ultimatum que l'ASSÉ a lancé, mais un rappel à l'ordre. Le gouvernement Marois s'est fait élire en partie en disant qu'il s'assoirait pour discuter. À cette époque, dans la rue, la gratuité scolaire était on ne peut plus à l'ordre du jour. Aujourd'hui, le gouvernement laisse entendre que la gratuité n'est pas au menu... Bien maladroit, pire, manque d'avenir et de congruence avec les déclarations onusiennes sur l'accession (graduelle, soit) à la gratuité scolaire, dont le Canada est signataire. Que la gratuité scolaire ne soit pas obtenue, voire (politiquement) accessible cette année, ou dans un proche horizon, soit, mais qu'elle soit au menu, c'est essentiel. Le printemps étudiant doit laisser sa trace...

Gilles Poirier

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Moratoire sur les ultimatums

Bon, voilà l'ASSE qui exige le retour de l'option de la gratuité scolaire au Sommet sur l'enseignement supérieur, à défaut de quoi, boycottage. La semaine précédente, c'était la FEUQ qui exigeait qu'à l'issue du Sommet, la décision soit au minimum un gel des droits de scolarité, à défaut de quoi, chantage politique. À travers ça, un syndicat d'enseignants fâché d'une entente signée avec le gouvernement précédent qui ne serait pas mise en oeuvre à leur goût menace également de priver le Sommet de sa présence. Même le ministre semble se présenter avec une bonne idée de sa décision finale, en faveur d'une indexation «raisonnable», ce qui équivaut techniquement à un gel. Pourquoi cette furieuse envie de dire: restez tous chez vous? Il y a quelque chose de surréaliste, d'indécent même, à voir ces groupes se présenter à des rencontres de partenaires et exiger de tout un chacun ce qu'ils sont précisément incapables d'accomplir eux-mêmes: faire évoluer leur position. Pourquoi pas un moratoire sur les ultimatums des revendicateurs en tous genres?

Louise Fecteau, Saint-Jean-sur-Richelieu

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Irréaliste

Notre première ministre Pauline Marois avait affiché le carré rouge pour appuyer le gel ou la gratuité des droits de scolarité. Conséquemment, l'ASSÉ s'attendait qu'elle respecte ses promesses. Malheureusement, la population a élu un gouvernement minoritaire et face aux deux partis d'opposition, il semble qu'elle ne pourra pas respecter ses promesses. Ce que l'ASSÉ ne semble pas comprendre. L'ASSÉ n'a présenté aucune étude ou recherche pour supporter la gratuité, contrairement aux syndicats qui parlent d'une augmentation en fonction coût de la vie. Les ressources financières du gouvernement québécois sont limitées. L'argumentation des associations étudiantes n'est pas sérieuse, elles n'ont pas fait leurs devoirs.

Marcel Bourg

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Jean Charest avait raison

C'était prévisible, le PQ allait se retrouver devant un mur et devoir renoncer à être aussi généreux envers les étudiants que ses candidats - Pauline Marois en tête - le claironnaient durant la campagne électorale. On peut reprocher bien des choses à Jean Charest, mais il avait raison sur les points suivants: 1) les universités sont cruellement endettées, sous-financées et de moins en moins performantes à l'échelle internationale, 2) les étudiants ne peuvent dicter, seulement faire valoir leur opinion et, finalement, 3) une grève étudiante, ça n'existe pas, mais un boycottage, oui.

Le gel des droits de scolarité mènerait inévitablement vers un (autre) nivellement vers le bas au Québec. Le tapis semble glisser sous nos pieds. Aucun gouvernement du Québec n'a le luxe de laisser les groupes étudiants jouer encore une fois aux matamores.

Bertrand Léveillé, Montréal