Je suis un de ces infirmiers en congé de maladie qui est passé près du suicide. Pourtant, la majorité des cadres supérieurs sont des travailleurs sociaux. Où ont-ils rangé leur formation et leur diplôme en devenant cadres? Qui sait.

Je suis un de ces infirmiers en congé de maladie qui est passé près du suicide. Pourtant, la majorité des cadres supérieurs sont des travailleurs sociaux. Où ont-ils rangé leur formation et leur diplôme en devenant cadres? Qui sait.

Pour eux, ce n'est pas important qui nous sommes, ce que nous faisons. Bien sûr, ils diront le contraire devant la caméra, devant une audience. Après tout, c'est bien inscrit dans leur petit livre du parfait cadre qu'il faut sourire en entrant dans une pièce, qu'il faut tendre la main, qu'il faut parler avec le ton juste pour indiquer qu'on est à l'écoute.

Tout ceci doit être fait comme s'ils avaient une liste à cocher après une rencontre indiquant comment ils ont été parfaits afin que leurs patrons puissent mettre un beau collant dans leur bulletin...

Pour ma part, je suis parti au privé pour témoigner de mon écoeurement du système public. C'était la seule manière pour moi de faire entendre que j'en avais assez, la seule façon de travailler à des heures qui me conviennent.

Quand des personnes y voient un manque de solidarité syndicale ou envers le système public, je réponds que nous ne pouvons manifester, ni faire de moyens de pression sans être agressés par le gouvernement.

J'adore ma profession, mais ça demeure un travail. Je ne suis pas entré en religion, je travaille pour faire vivre mon gouvernement d'abord (impôts et taxes obligent), et ma famille ensuite.

Rien ne peut m'enlever la satisfaction d'un malade qui se sent mieux après que je l'aie nettoyé ou soulagé de sa douleur en le positionnant mieux après son injection.

Une collègue et amie s'est ouverte les veines un soir chez elle. Cette perle d'infirmière, qui s'occupait de ses patients sans compter les heures, a tenu parole : on ne la reprendrait pas à prouver à l'employeur qu'elle souffrait d'un burn-out, elle ne repasserait pas devant le psychiatre de l'employeur qui, avec son air arrogant et méprisant, l'obligeait à retourner au travail. Elle a décidé de tout stopper avant que ce cirque ne recommence, elle a eu un arbre de planté en son honneur...