Un tournant majeur

Un tournant majeur

L'entente de principe entre le gouvernement du Québec et le front commun syndical représente un tournant majeur dans l'histoire du Québec moderne. Le dialogue et la maturité ont triomphé. L'inclusion d'une clause innovatrice qui permettrait aux 475 000 personnes visées par cette entente de participer à une éventuelle création de richesse au Québec est porteuse pour l'avenir. Cette nouvelle façon de faire casse la dichotomie stérile entre les secteurs privé et public. Ainsi, les employés du secteur public ne sont plus à l'abri de ce qui se passe dans le secteur privé et peuvent même profiter des succès de l'économie s'il y a lieu. Félicitations aux principaux acteurs de cette entente.

Marie-France Péloquin, Sorel-Tracy

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Trois dollars par semaine

À ceux qui critiqueront l'entente sur le salaire des employés de l'État, sachez que ce qui a été obtenu représente pour moi une augmentation brute de 350 $ pour la première année. Avec mes 19 ans de scolarité et mes 25 années d'expérience, ce n'est pas ce que l'on appelle un vol économique par des fonctionnaires trop chanceux. Sur ce montant, mon taux de participation au bien-être de la collectivité ne me permettra de conserver que 175$ nets dans mes poches. Si j'encourage l'économie, près de 13% en taxes indirectes seront prélevées. Donc, il ne me restera que 152,25$ pour cette première année, ce qui représente 3$ d'augmentation par semaine. Certains diront que la sécurité d'emploi et les avantages doivent aussi entrer dans le calcul des gains. Mais cette sécurité des revenus des employés de l'État en est une aussi pour les finances publiques et l'ensemble de la collectivité.

Alain Blais, Varennes

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Les syndicats sauvent la face

Plus de 10% pour le secteur public, dit la nouvelle. On a l'impression que les offres gouvernementales ont doublé de 5% à 10%. En réalité, les syndicats ne font que sauver la face. Il y avait déjà 7% sur la table, mais l'employeur tardait à le transformer en offre ferme. Finalement, on offre seulement 6% sur cinq ans. Le 1% de plus s'appliquera à une sixième année, pendant laquelle il sera trop facile de faire traîner les négociations pendant un an et de dire aux employés qu'ils ont déjà eu leur indexation. On l'a fait pendant près de trois ans, entre 2003 et 2005. Pour ce qui est du 3,5% de plus, ça prendra 17% de croissance sur quatre ans pour réaliser ça. C'est rêver en couleur. Le Québec n'est pas la Chine, quand même.

Jeannot Vachon, Québec