La ligne double...

La ligne double...

Il est permis de franchir une ligne double pour dépasser un vélo! Beaucoup de gens ne connaissent pas ce règlement du Code de la sécurité routière du Québec et ils passent très près des vélos pour ne pas franchir la ligne du centre de la route: (344) Le conducteur d'un véhicule routier peut franchir une ligne visée à l'article 326.1, dans la mesure où cette manoeuvre peut être effectuée sans danger, pour dépasser un tracteur de ferme ou une autre machine agricole, un véhicule routier muni d'un panneau avertisseur de circulation lente, un véhicule à traction animale ou une bicyclette. (326.1) Le conducteur d'un véhicule routier ne peut franchir aucune des lignes de démarcation de voie suivantes: 1° une ligne continue simple; 2° une ligne continue double; 3° une ligne double formée d'une ligne discontinue et d'une ligne continue située du côté de la voie où circule le véhicule routier.

Bruno Poirier

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Le casque

Il est illusoire de penser et de laisser croire que le casque de vélo peut protéger un cycliste lors d'une collision avec une voiture filant à vive allure. Par contre, le casque protège très bien la tête du cycliste lors d'une chute au sol. J'en ai personnellement fait l'expérience et ça marche! Je ne comprends d'ailleurs pas Vélo-Québec, qui est contre le port obligatoire du casque. La chute à vélo est probablement le type d'accident le plus fréquent. On peut chuter à cause d'un nid-de-poule, d'un gros caillou ou simplement par contact avec un autre cycliste lorsqu'on roule en peloton, ou sur une piste cyclable. C'est d'ailleurs pour cette raison que des compétitions internationales comme le Tour de France, le Giro d'Italie, notamment, ont rendu le port du casque obligatoire. Ce n'est certainement pas pour protéger les cyclistes contre les collisions avec les autos, car la circulation automobile est interdite sur leur parcours au moment de leur passage. Cette mesure atténuerait la gravité des blessures à la tête à défaut de les éliminer.

Gilbert Savard, Québec

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Entre le siège et le volant

Les accidents mortels de ces derniers jours ont une nouvelle fois déchainée les analystes. «C'est la faute de la courbe, de l'accotement non pavé, de la limite de vitesse trop élevée, de la piste cyclable en garnotte...» Faux! Par définition, un accident est un événement fortuit et imprévisible. La présence d'autres usagers sur la route est prévisible, comme celle de courbes, d'intersections et d'obstacles plus ou moins dangereux! Quand on prend le volant, on accepte la responsabilité de tous les risques inhérents, y compris ceux qui sont liés à la qualité plus ou moins bonne de celle-ci et on s'engage à adapter sa conduite en conséquence. Dans la majorité des cas, les accidents de la route n'en sont pas et la cause se trouve entre le siège et le volant!

Jean-Paul Fontaine, Longueuil

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L'entretien des routes

J'évite de rouler sur la route à moins que celle-ci ne possède un accotement, car j'ai peur... J'utilise surtout les pistes cyclables. J'habite Sainte-Adèle. Entre Saint-Jérôme et Sainte-Adèle et peut-être plus loin, la route 117 possède un accotement assez large, mais les cyclistes continuent à rouler sur la route, car cet accotement qui semble n'être jamais nettoyé est recouvert de gravillons qui pourraient entraîner des chutes. Donc, on aura beau faire un accotement sur toutes les routes du Québec, si l'entretien est déficient, on n'aura rien gagné.

Michel Beauchamp

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La fiesta

Depuis quelques années, vous avez remarqué l'indiscipline et l'irrespect qui sévit sur les routes du Québec? Automobiliste «forçant» un feu de circulation jaune foncé, cellulaire à la main, un beau dimanche ensoleillée au coin de Pie-IX et Sherbrooke, cycliste zigzaguant entre les automobiles, une main sur le guidon et l'autre main tenant les sacs d'épicerie sur Saint-Michel, piéton traversant n'importe où, entre deux voitures, pour attraper l'autobus qui passe toutes les CINQ minutes sur Mont-Royal, etc. Je suis cycliste de route «amateure»: hier, dans le Suroît, plusieurs voitures m'ont dépassée et neuf sur 10 d'entre elles, de façon incorrecte. Je suis aussi automobiliste: en revenant à la maison, un cycliste trônait en plein milieu de la chaussée. Est-ce de l'indiscipline? Du manque de respect? Un manque d'éducation? De l'individualisme transformé en inconscience collective? De l'irresponsabilité? Oui aux campagnes de sensibilisation, mais à mon avis, d'ici là, il faut frapper là où chaque usager a une vive conscience: dans le portefeuille. Incidemment, hier, je n'ai aperçu aucun policier sur mes parcours. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent et, ma foi, depuis quelques années, c'est la fiesta au Québec!

Nathalie Daigneault, Montréal

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Aux automobilistes de s'adapter

Faisant moi-même partie d'un groupe de cyclistes, mes compagnons de vélo et moi avons été consternés par la tragédie de la route 112, mais en même temps, cela nous rappelle les dangers qui nous guettent sur la route. Elle fait ressortir les comportements inacceptables ou la totale insouciance de certains automobilistes. Au cours des prochaines années, le nombre de cyclistes n'ira pas en diminuant, car la population en général a de plus en plus à coeur le maintien d'une bonne forme physique, et c'est tant mieux. Par conséquent, certains conducteurs doivent changer leur comportement si on veut éviter d'autres tragédies, en particulier ceux qui détestent viscéralement les cyclistes et ceux qui sont simplement insouciants. Ils jouent avec la vie des cyclistes qui n'ont aucune défense contre un véhicule de plus de 2000 kg. Un automobiliste prudent et responsable gardera une bonne distance entre un cycliste et lui afin d'accorder au cycliste cette marge de manoeuvre dont il a besoin. Les gouvernements et municipalités devraient achever (et asphalter) le réseau des pistes cyclables et rendre plus sûres les voies d'accotement. Peut-être faut-il aussi revoir le Code de la route.

Sylvain Vincent

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Partager la route

Les automobilistes doivent être conscients que les vélos prennent de plus en plus de place sur la route, car les gens veulent se tenir en forme, et la pratique du vélo est devenue un mode de vie pour plusieurs. Il est important que cyclistes et automobilistes cohabitent sur nos routes ; ils doivent se respecter et accepter certaines règles de conduite. Les clubs d'athlètes, pratiquant la vitesse et devant circuler à près de 30 km/h, ne sont pas les bienvenus sur les pistes cyclables, car ils roulent plus vite que les autres usagers. Les automobilistes doivent accepter que les vélos aient une place sur la route, ajuster leur vitesse à l'approche des cyclistes et, surtout, garder une distance raisonnable avec eux lorsqu'ils doivent les contourner. Par contre, il faut que les cyclistes se disciplinent davantage et respectent le Code de la route. En ville, ce n'est pas l'endroit pour faire de la vitesse, il faut circuler en file indienne et non côte à côte.

Jocelyn Boily, Québec

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Campagne de sensibilisation

Je suis un amateur de vélo bien ordinaire dans la cinquantaine qui aime s'entraîner pour maintenir sa santé. Je suis triste et en colère. Je suis d'autant plus consterné que ma fille fait partie du Club de triathlon de Saint-Lambert. En tant que cycliste, j'ai côtoyé quelques-uns de ces triathlètes. Tous les cyclistes qui font de la route ont leurs histoires d'horreur à raconter à propos d'incidents (s'ils sont chanceux) ou d'accidents (s'ils l'ont moins été). Dans nos discussions entre cyclistes, un profil de conducteur revient souvent. Ce sont souvent des VUS 4X4 ou pick-up, ou encore des jeunes au volant de petites voitures qui sont les plus dangereux pour nous. Le cycliste est pour ces gens une nuisance de la route qu'il faut tasser. Pourquoi n'y a-t-il pas de campagne de sensibilisation de la SAAQ? Comme cycliste, on sait que le risque fait partie de la chose, mais pourrait-on mitiger ce risque? Comment se fait-il que l'on voie encore des routes neuves ou rénovées sans accotement?

Pierre Delisle, Brossard

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Québécois intolérants

J'ai roulé à vélo dans plusieurs pays: en France, en Espagne, aux États-Unis, en Martinique, à Cuba, en République Dominicaine et jamais je ne me suis senti plus en danger qu'au Québec. Jamais je n'ai senti une arrogance et une intolérance comparables à celles subies au Québec. Il y a deux façons de faire du vélo au Québec. Ou bien vous faites du vélo pour aller nulle part, pour vous balader. Alors là, vous empruntez une piste cyclable et vous allez là où elle vous amène. Ou bien vous utilisez le vélo comme moyen de transport. Aller, par exemple, de la ville A à la ville B. Alors là, ça se complique. Vous devez chercher le tracé le plus sûr, et tôt ou tard, vous devez prendre des risques. Tôt ou tard, vous vous retrouvez sans accotement pavé, avec vos pneus étroits, à partager la route avec des camions, des semi-remorques qui ne vous laissent aucune place. Le pire, c'est qu'ils klaxonnent pour que vous quittiez la voie, ce qui est encore plus dangereux. Pourquoi ne sommes-nous pas capables d'avoir au moins un mètre d'accotement?

Maurice Bernier