Les chiens à Montréal sont un non-sens. Au moment où j'écris ces lignes, je les entends japper pour tout et pour rien. Celui qui vit en dessous de chez moi est particulièrement névrosé. Le facteur, une porte qui claque, une auto qui freine, les enfants qui jouent dans la cour de récréation de l'école, l'univers en entier sollicite ses jappements incessants. Autour de chez moi, la race canine pullule. Des petits qui hurlent toute la journée et des gros bestiaux qui font trembler les murs dès qu'ils ouvrent leurs gueules. Je ne suis plus capable. J'interdirais à jamais les chiens dans les grandes villes comme Montréal. Les animaux ne sont pas heureux, ils agonisent. Un chien a besoin d'espace pour prendre son élan et vivre, comment peut-il y arriver en habitant dans un quatre-pièces et demie? Impossible. Je ne comprends pas leurs maîtres d'accepter un tel état; êtes-vous aveugles? Vous dites aimer votre chien et vous lui faites subir cet affront? Cette mort lente avec un sourire idiot sur les lèvres? Les grandes villes ne sont faites que pour les poissons rouges et les chats, qu'on se le dise une fois pour toutes! Le reste de l'espace appartient à cet abruti d'homme... et au silence, s'il en reste.