Il n'y a pas que Tiger

Il n'y a pas que Tiger

La Presse a envoyé Paul Journet à Augusta pour nous parler du Tournoi des Maitres et non d'un seul joueur, Tiger Woods, l'être le plus égocentrique et le plus égoïste que je connaisse. Woods n'est pas seul sur le terrain. Beaucoup d'autres golfeurs essaient de remporter ces tournois tout en n'ayant pas les passe-droits accordés à Woods, ni sa fortune qui lui enlève sûrement une bonne part de stress. Si les cotes d'écoute augmentent quand Woods est présent, dites-vous bien que ce n'est pas parce que tous veulent le voir gagner. Il y en a beaucoup qui, comme moi, veulent le voir aller hors des allées et rater ses roulés.

Claude Charette

Le sexe... pas une maladie

Est-ce que vraiment le sexe peut constituer une dépendance au même titre que la drogue, l'alcool et le jeu? Peut-on être «accro» à l'intimité, à l'amitié, à l'amour, aux massages? Tiger Woods ne m'avait pas l'air d'un déséquilibré avant sa thérapie. Le seul problème dans cette histoire est que sa femme ne savait pas qu'il avait des maîtresses. Le problème ne vient pas du «trop de sexe», il vient du fait que les couples sont incapables de se parler franchement et de s'accepter l'un l'autre. Même s'il y a des gens qui sont effectivement «accros au sexe», dans le sens où ils aiment tellement ça que s'ils avaient la possibilité, ils le feraient à longueur de journée (bizarre, hein?), tant qu'ils n'agressent personne et ont des partenaires consentants, je ne vois pas pourquoi on les soignerait. Contrairement aux dépendances comme l'alcool ou autres drogues, il n'y a aucun risque en cas de surdose. Et pas de syndrome de sevrage si on s'arrête. Pourquoi le sexe a-t-il tellement mauvaise réputation? Des caresses, des baisers! Peut-être que c'est grâce au sexe que Tiger était aussi bon au golf.

Isabella Masini, Montréal

Des Américains puritains

Le plus intéressant dans l'histoire de Tiger Woods, c'est la parfaite correspondance avec la psyché états-unienne. Quel est le fondement même de la vision américaine du monde? Le puritanisme. Voilà pourquoi Tiger dit qu'il doit se faire «traiter». Dans la vision du monde américaine, le sexe est une maladie. Tiger Woods, comme tous les petits Américains, a été élevé «sans sexe». Je ne sais pas si toutes ces histoires avec d'innombrables femmes sont vraies. Plusieurs profitent sans doute de l'occasion pour prétendre avoir été une de ses maîtresses, pour attirer l'attention (les 15 minutes de gloire auxquelles rêve tout Américain) ou pour faire de l'argent (l'appât du gain, l'autre fondement de la culture américaine). En cela, elles sont, elles aussi, très états-uniennes.

Bernard Marcoux, écrivain

Il s'est pris en main

Qui ne connaît pas Eldrick Tiger Woods sur cette planète? Admiré et envié pour son jeu lustré et gagnant, sa facilité à maîtriser la pression et la rivalité. Woods a raflé tous les honneurs possibles dans le monde du golf. Les commanditaires désiraient acheter son image pour vendre leurs produits, la lune de miel parfaite, me direz-vous. Mais depuis ses incartades qui sont la source de ses problèmes, Woods a prouvé qu'il était humain, c'est-à-dire qu'il possède des forces et des faiblesses. Il a avoué ses torts, s'est excusé et pris en main de façon exemplaire, comme bien peu d'hommes l'auraient fait. Certains commanditaires ont fait des gorges chaudes en se dissociant de son nom et de son image. Pourtant, je suis loin d'être assuré que tous les cadres de ces compagnies peuvent montrer patte blanche, ou qu'ils pourraient jurer que jamais ils n'ont trompé leur femme, ou abusé des allocations de dépenses ou pris certaines substances illicites. Ça va mieux pour punir les autres, n'est-ce pas?

Michel Beaumont, Québec