Alors que plusieurs voix s'élèvent depuis hier pour dénoncer l'usage des gaz lacrymogènes contre les étudiants qui manifestaient jeudi contre la hausse des droits de scolarité,  je veux témoigner de ce que j'ai vu puisque j'y étais.

Alors que plusieurs voix s'élèvent depuis hier pour dénoncer l'usage des gaz lacrymogènes contre les étudiants qui manifestaient jeudi contre la hausse des droits de scolarité,  je veux témoigner de ce que j'ai vu puisque j'y étais.

Comme des milliers de jeunes qui manifestaient devant le parlement, j'ai été attaqué aux gaz pour la première fois de ma vie. Les poumons en feu et incapable de garder les yeux ouverts, j'ai cru que j'allais m'effondrer au sol. Autour de moi, des centaines d'étudiants et aussi plusieurs de mes camarades enseignants venus les appuyer, les yeux rougis par les gaz et peinant à respirer,  couraient vers les autobus pour tenter de se mettre à l'abri. Des étudiants et des enseignants en colère contre ce geste lâche et odieux (et pour tout dire criminel) de la police qui ne visait qu'un seul but : nous empêcher d'exercer notre droit démocratique fondamental de manifester.

Pour justifier son geste, la police a déclaré que les étudiants avaient franchi les barrières de sécurité et qu'ils « menaçaient » le Parlement. Vraiment? Est-ce que des étudiants qui marchent en se tenant par la main en chantant un air d'Harmonium  «On a mis quelqu'un au monde» constituent une menace à la sécurité de l'État ? À moins que ce ne soit ces quelques balles de neige lancées aux policiers anti-émeute lourdement armés?

Si le gouvernement Charest pense écraser le mouvement étudiant en ordonnant à sa police de gazer les étudiants qui manifestent, le vent qui se lève se chargera de lui renvoyer ses gaz à la figure.