Chez moi, des meubles que j'ai eu gratuitement ou pour vraiment pas cher, une vieille télé avec le dos bombé, des vêtements que j'ai achetés par nécessité dans des friperies de quartiers pauvres. Aucune iPatente chez moi.

La dernière fois que j'ai vu la mer, c'était en 2002. Les bouquins que je lis, c'est ma mère qui me les prête. Les films que je vois, c'est à la bibliothèque que je les emprunte gratuitement. Les shows de musique auxquels j'assiste sont donnés dans des maisons de la culture ou à la télé, gratuitement.

Mon menu de la semaine, je le prépare selon les spéciaux offerts dans les supermarchés du coin. Quand ai-je mangé pour la dernière fois un filet mignon, du homard? Pareil comme un voleur à cravate mis sur la sellette lors d'une enquête : je ne m'en souviens plus.

Je suis loin de vivre au-dessus de mes moyens. J'arrive à payer mes comptes. J'arrive à boucler la boucle, sans plus. Bref, je suis une riche pauvre!

Quand j'ai lu que des économistes recommandaient la taxation des aliments, je me suis dit qu'ils ne vivaient vraiment pas la même réalité que monsieur et madame tout le monde. Du haut de leur tour dorée, il leur est probablement difficile de voir à quel point une telle mesure va faire mal à beaucoup de gens, même ceux qui ont un emploi, ces travailleurs qui frappent de plus en plus aux portes des banques alimentaires, qui s'appauvrissent lentement, mais sûrement.

Pourquoi ne pas taxer davantage les produits de luxe? Pourquoi ne pas augmenter les impôts des mieux nantis, des entreprises? Pourquoi ne pas cesser le gaspillage gouvernemental et la mauvaise gestion de nos avoirs publics? Pourquoi ne pas mettre fin à la corruption, à l'évasion fiscale? Pourquoi ne pas abolir le Sénat, le poste de gouverneur général?