Il faut se réjouir que l'absence de consensus entre les partis amène l'abandon du projet de loi 19 et, en conséquence, l'entrée en vigueur prochaine de la carte électorale préparée par la Commission de la représentation électorale. De cette façon, le nombre total de députés à l'Assemblée nationale ne sera pas augmenté et l'équilibre démocratique entre les circonscriptions électorales sera rétabli. C'est le retour au processus qui a été établi par René Lévesque, en 1977, qui confiait la confection de la carte électorale à une commission indépendante plutôt qu'au marchandage entre les partis politiques. Ceux-ci, en effet, ont toujours eu beaucoup de difficulté à faire passer le respect du principe démocratique avant la poursuite de leur intérêt purement partisan. C'est d'ailleurs ce qui ressort clairement des solutions mises de l'avant aussi bien par le Parti québécois que par le Parti libéral, lesquelles étaient clairement inconstitutionnelles et contraires aux décisions de la Cour suprême du Canada. Le modèle québécois d'une commission indépendante a été copié à travers le Canada et est devenu la norme un peu partout. Il aurait été malheureux que notre Assemblée nationale soit la première à le mettre de côté pour des motifs purement partisans.