Il est tout à fait scandaleux et totalement insultant de voir les premiers ministres Fillon et Charest se déguiser en nouveaux «découvreurs» de ces supposés territoires vierges du nord du 49e parallèle du Québec, faisant la promotion de cette nouvelle fièvre klondikienne du XXIe siècle. XXIe siècle ou XVIIe siècle? Les Indiens? Quels Indiens? On croit rêver!

Il est tout à fait scandaleux et totalement insultant de voir les premiers ministres Fillon et Charest se déguiser en nouveaux «découvreurs» de ces supposés territoires vierges du nord du 49e parallèle du Québec, faisant la promotion de cette nouvelle fièvre klondikienne du XXIe siècle. XXIe siècle ou XVIIe siècle? Les Indiens? Quels Indiens? On croit rêver!

Nous, comme Premières Nations de ces territoires qu'on présente au monde comme étant des territoires vierges et offrant au premier venu des ressources à perte de vue, devons encore une fois rappeler au gouvernement du Québec qu'il a des obligations envers nos peuples qui n'ont rien à voir avec les devoirs du gouvernement provincial envers ses municipalités.

Combien de fois faudra-t-il le rappeler, en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones que le Canada a endossée et qui s'applique au Québec indépendamment du cadre constitutionnel: le Québec doit consulter et accommoder nos peuples sur des bases qui ne sont pas celles applicables aux municipalités. Les municipalités sont des créatures du gouvernement du Québec, pas les Premières Nations. Et cela, Jean Charest le sait très bien. Autrement dit, on ne consulte pas les Innus de Ékuanishit selon les mêmes règles que l'on utiliserait pour consulter Havre-Saint-Pierre. Pourquoi? Tout simplement parce que celle-ci ne peut pas prétendre aux mêmes droits que les Innus. C'est de cette réalité dont le premier ministre ne parle pas lorsqu'il parle du Plan Nord au Québec, et encore moins en Europe.

Il y a des questions fondamentales qui doivent être posées au gouvernement du Québec et il revient au premier ministre d'y répondre. Ses pirouettes politiques autour des nombreuses controverses entourant le milieu de la construction jointes à l'inaptitude de son gouvernement à prendre la seule décision évidente à prendre, soit celle de tenir une commission d'enquête publique, soulèvent des doutes sérieux quant à sa sincérité sur les questions qui touchent nos communautés dans le contexte du Plan Nord.

«Les Indiens» sont-ils vraiment tous d'accord pour laisser leurs ressources au premier venu? À sa place, je vérifierais avant de vendre la peau d'un ours qui est toujours bien vivant.