Les prestations orales de certains députés étaient particulièrement laborieuses et pénibles à écouter lors de la commission parlementaire qui a interrogé Jacques Duchesneau.

Comment est-il possible de mettre trois minutes à essayer maladroitement de formuler une question totalement floue, qui aurait pu tenir dans une phrase claire de 30 secondes? Comment peut-on faire une phrase, si on peut qualifier de phrases ce que nous ont donné à entendre certains députés, notamment MM. Henri-François Gautrin et Guy Ouellette, en ressassant avec difficulté, sans aucune syntaxe, quatre ou cinq fois la même idée dans le même énoncé? C'est à se demander si leur pensée s'articule aussi mal que leurs phrases. Ont-ils une idée aussi peu claire de leurs dossiers que leurs borborygmes le laissent penser? Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément, disait Nicolas Boileau. Ce n'est manifestement pas le cas de tout le monde à l'Assemblée nationale. Le qualificatif d'« illettrés » flottait dans mon esprit en constatant l'impuissance de certains députés à exprimer leur pensée. On peut certes ne pas tous être orateurs nés, mais, dans ce cas, la moindre des choses est de rédiger ses questions au préalable pour mettre de l'ordre dans ses idées et ensuite les poser de manière concise et compréhensible. Ne serait-ce que par respect pour les autres députés et la population. Et dire que ces prétendus tribuns sont censés faire partie de l'élite de notre société. Permettez-moi d'en douter.