Après avoir claqué la porte du Parti québécois, Pierre Curzi laisse entendre qu'il aimerait à nouveau réintégrer les rangs du parti. Avouons que pour un volte-face audacieux, c'est réussi. Mais ne soyons pas dupes, M. Curzi désire transgresser les règles du jeu pour surtout éviter les embruns de la bouillonnante marmite polémique du PQ. C'est ici que le plaisir et la stratégie commencent. Bien sûr, il souhaite être élu chef du PQ, mais il ne désire pas expulser Pauline Marois lui-même. Pour ce faire, il laissera exécuter l'ouvrage par les membres qui demanderont à Mme Marois de quitter, ou un putsch sera organisé en son honneur.

En d'autres mots, Pauline n'aura d'autre choix que le fouet ou le bâton. De cette manière, la route sera déblayée par de simples soldats. Ainsi, Pierre Curzi ne portera jamais l'horreur d'être le bourreau de Pauline. Mais là ne s'arrête pas l'option de Pierre Curzi. Son rêve demeure d'être celui qui, comme un bon père de famille, saura rassembler les forces indépendantistes à la même adresse. De plus, il court la chance d'être celui qui mènera à bon port le prochain référendum et devenir le premier à diriger un Québec souverain, là où Parizeau, Lévesque, Marois, Landry et Bouchard ont échoué. Voilà l'ultime récompense. Pierre Curzi devra, pour être un bon chef, détourner les yeux du moi vers le nous et présenter une mouture rassembleuse.

M. Curzi a déjà quitté le bateau une fois, pourrait-il le faire à nouveau? Nous jugerons de son sérieux en temps opportun. En passant, qui suivra M. Curzi dans sa réintégration?