Il n'y est pas allé par quatre chemins, l'ami Languirand, pour signifier son mécontentement relativement à son absence sur le plateau de lancement de la nouvelle saison de Radio-Canada.

À première vue le narcissisme de Jacques Languirand contraste avec son discours sur l'humilité, qu'il prêche sur les ondes depuis 41 ans. En avait-il trop fumé, faut-il mettre le compte de son esclandre sur un problème psychologique ou est-ce la vraie nature de la bête? Regrette-t-il son geste pas trop élégant, ou utilise-t-il sa notoriété pour se défouler?

Il a certes droit au respect et à la considération en raison de ses années d'expérience et son prestige. Mais a-t-on le droit de régler ses comptes sur la place publique, lorsque l'on est très bien payé pour effectuer un travail? Avoir une case à la radio publique est aussi un privilège qui permet de bien vendre son image et, par ricochet, ses livres et ses ouvrages.

Il existe des mécanismes pour signifier son mécontentement à son employeur. Une rencontre, une lettre, une explication, une mise au point. On ne parle pas ici d'un incident où les droits d'un journaliste sont floués, on parle plutôt d'un employé d'une Société d'État qui saute une coche.

Y a-t-il eu maladresse de la part du service des communications de Radio-Canada, peut-être. Mais n'oublions pas avant tout qu'il s'agissait d'un exercice de marketing et que la direction de Radio-Canada peut bien juger et décider qui fera partie de sa vitrine. Vous devriez réécouter certaines de vos émissions, M. Languirand, et faire preuve d'un peu plus d'humilité. Vous avez droit à l'honneur, mais vous devriez éviter le doigt d'honneur.