Mercredi dernier, les Montréalais ont constaté une fois de plus qu'ils sont abandonnés à eux-mêmes par le gouvernement. Alors que la métropole québécoise est présentement la seule ville en Amérique à présenter à la fois de la F1 et du NASCAR, voilà que la ministre du Tourisme, Nicole Ménard, a décidé de laisser partir une des deux courses qui font leur fierté sans même lever le petit doigt.

Mercredi dernier, les Montréalais ont constaté une fois de plus qu'ils sont abandonnés à eux-mêmes par le gouvernement. Alors que la métropole québécoise est présentement la seule ville en Amérique à présenter à la fois de la F1 et du NASCAR, voilà que la ministre du Tourisme, Nicole Ménard, a décidé de laisser partir une des deux courses qui font leur fierté sans même lever le petit doigt.

Le possible déménagement du NASCAR de Montréal vers Toronto constitue une perte majeure pour la métropole. Je suis parfaitement d'accord avec le fait de ne pas subventionner un circuit automobile qui cumule les millions partout en Amérique du Nord. Par contre, je suis absolument abasourdi de constater que les élus provinciaux de la région de Montréal sont prêts à laisser le NASCAR déménager sans poser le moindre geste. Il existe d'autres solutions, mais personne ne semble vouloir porter le flambeau.

Dans le passé, Montréal a déjà connu des épisodes où son dynamisme et ses événements majeurs faisaient l'envie de tout le continent. Le manque de mobilisation et de leadership qui plane désormais au-dessus de notre métropole est symptomatique d'un gouvernement libéral qui a peu à peu abandonné les Montréalais. Dans le cas du NASCAR, les députés de la région de Montréal et, au premier chef, le ministre responsable de la région, Raymond Bachand, doivent arrêter de dormir au gaz et faire preuve de leadership, pour une fois.

Le NASCAR à Montréal, ce sont 100 000 spectateurs provenant de l'extérieur de la région qui envahissent la ville pendant une fin de semaine. C'est aussi 2,3 millions de téléspectateurs sur le réseau ESPN, soit la course NASCAR la plus écoutée de toute la saison et 600 000 supplémentaires sur TSN et RDS au Canada. C'est 25 millions de retombées économiques pour les commerçants du centre-ville à la fin du mois d'août. Mais, c'est surtout Jacques Villeneuve, Patrick Carpentier, Alexandre Tagliani et Andrew Ranger qui font vibrer des milliers de Québécois au rythme de leur moteur sur le circuit Gilles-Villeneuve. Je mets au défi quiconque de me nommer une autre ville où les députés ne se mobiliseraient pas pour conserver un tel événement.

En tant que porte-parole de l'Action démocratique du Québec pour la région métropolitaine, j'ai à voyager plusieurs fois par semaine entre Montréal et Québec. Le contraste est palpable à tous les points de vue: dans notre Capitale Nationale, il y a un leadership beaucoup plus fort qu'à Montréal quand vient le temps de se mobiliser pour défendre des projets collectifs. Nous pouvons évidemment penser au projet d'amphithéâtre, où l'élément déclencheur a été un projet citoyen nommé J'ai ma place qui a permis d'amasser 13 millions de dollars en très peu de temps. Grâce aux contributions personnelles de milliers d'individus - dont les députés de la région de Québec, qui ont donné le ton à la mobilisation - ils ont démontré que ce n'est pas toujours uniquement aux gouvernements de mettre l'épaule à la roue dans ces situations.

Si d'autres villes ont pu se mobiliser, Montréal - via ses citoyens et ses entreprises - peut le faire aussi. Tout ce qu'il manque, c'est un peu de leadership chez ceux qui ont justement été élus par et pour les Montréalais, mais qui se font toujours absents lorsqu'on a besoin d'eux.