Tout le monde sait que Stephen Harper est un néo-libéral convaincu. Dans ses discours depuis une dizaine d'années, il est revenu à maintes reprises sur cette hérésie que constitue selon lui l'État-providence des pays développés et en particulier celui du Canada: un gouffre financier monstrueux qui nuit gravement au développement économique.

Tout le monde sait que Stephen Harper est un néo-libéral convaincu. Dans ses discours depuis une dizaine d'années, il est revenu à maintes reprises sur cette hérésie que constitue selon lui l'État-providence des pays développés et en particulier celui du Canada: un gouffre financier monstrueux qui nuit gravement au développement économique.

Ses références avouées sont essentiellement le mouvement conservateur des grands pays anglo-saxons, c'est-à-dire les républicains américains depuis Reagan et les conservateurs britanniques depuis Thatcher. Dans cette mouvance, son comportement ressemble étrangement à celui de David Cameron, le premier ministre britannique actuel aux discours rassurants, mais qui a néanmoins réussi à imposer des coupes inouïes à son pays.

C'est que les néo-libéraux sont devenus habiles: ils mettent de côté le débat idéologique trop révélateur de leur agenda radical. Ils camouflent leurs actions sous des décisions budgétaires d'apparence ordinaire, assorties de mini-mesures sociales. Mais derrière cette image rassurante, leur vision de l'avenir est la destruction de l'État-providence au point où il ne pourra jamais s'en relever. Quand Harper dit qu'il va rapetisser le gouvernement fédéral sans trop savoir où il va couper, il veut dire qu'il ne sait pas encore qui va être victime des congédiements massifs et quelles sociétés et agences fédérales il va privatiser sans merci.