Que reste-t-il de la ruée vers l'or au Yukon? Invoquer le développement durable dans le Plan Nord est utopique alors que des intérêts étrangers exploitent à petit prix nos ressources non renouvelables. Tous savent que des villes en pleine expansion comme Fermont créeront de riches emplois et une économie locale florissante tant que durera la ressource. Dans 20 ans, elles seront des villes fantômes comme il y a tant au Québec, avec leurs champs de désolation et leurs montagnes de déchets miniers qui polluent l'environnement. Tout comme ces 240 mines abandonnées au Québec nécessitant de la décontamination et du nettoyage à grands frais. Certes, les minières investissent de façon majeure, mais presque uniquement pour implanter leurs infrastructures à des fins immédiates d'exploitation. Apatrides, elles sont motivées par d'énormes profits qui permettront d'amortir le tout en un temps record. Ce qui serait impossible sans l'apport généreux de l'État avec ses faibles redevances, rabais de taxes et subventions élevés, garanties de prêts et dépenses publiques énormes en infrastructures de toutes sortes. Qui a-t-il de différent au Québec depuis l'exploitation honteuse de la Côte-Nord sous Duplessis? Le Plan Nord prévoit des investissements miniers énormes, mais peu de retombées sur les plans manufacturiers ou en R&D. Les faibles retombées industrielles de l'aluminium après 60 ans, en dépit des fortes subventions d'Hydro-Québec, et le pétard mouillé des gaz de schiste n'apportent sûrement pas une caution morale à un premier ministre qui s'apprête à quitter le Québec pour l'Europe pour y vendre notre riche sous-sol. Si ce n'est un Plan Nord qui déboussole quant à la façon de créer et de financer une économie du savoir au Québec!