Stephen Harper désire éliminer la ristourne annuelle aux partis politiques. Ce geste ne nuira qu'aux partis de l'opposition. En plus de pouvoir récolter plus facilement des fonds privés, le parti au pouvoir peut dépenser de façon illimitée l'argent des contribuables via l'achat de publicités gouvernementales vantant ses réalisations. Donc, rien ne garantit que les contribuables épargneront avec cette mesure.

Stephen Harper désire éliminer la ristourne annuelle aux partis politiques. Ce geste ne nuira qu'aux partis de l'opposition. En plus de pouvoir récolter plus facilement des fonds privés, le parti au pouvoir peut dépenser de façon illimitée l'argent des contribuables via l'achat de publicités gouvernementales vantant ses réalisations. Donc, rien ne garantit que les contribuables épargneront avec cette mesure.

La ristourne annuelle n'est qu'un des moyens de financement public des partis politiques. Moyennant certaines conditions, le financement privé est remboursé à 75% par l'État, et les dépenses électorales à 50%. Les conservateurs sont largement les principaux bénéficiaires des fonds publics provenant de ces deux mesures.

Également, les conservateurs devraient réaliser qu'ils ont stratégiquement intérêt à avoir de nombreux partis de l'opposition forts à leur gauche. Chrétien s'est maintenu au pouvoir grâce à la division de l'opposition. L'unification de la droite, combinée au renforcement de certains partis plus à sa gauche, a propulsé Harper au pouvoir.

Si couper les vivres aux partis de l'opposition en fait disparaître un, ou précipite une fusion NPD-PLC, l'addition des votes NPD-PLC pourrait retourner les conservateurs dans l'opposition...

Donc, autant pour la vitalité de la démocratie canadienne que pour ses intérêts partisans, Stephen Harper devrait sérieusement y penser avant d'abandonner un système qui a permis à son parti de remporter trois élections consécutives pour une rare fois de son histoire.