Le dernier budget Bachand prévoit des hausses des droits de scolarité pour les étudiants universitaires de 325$ par année sur une période de cinq ans. Indignés, outrés et furieux, certains universitaires organisent manifestation après manifestation et espèrent déclarer une grève générale illimitée pour dénoncer ces hausses. Certains vont même jusqu'à menacer le ministre des Finances de le suivre lors de tous ses déplacements!

Le dernier budget Bachand prévoit des hausses des droits de scolarité pour les étudiants universitaires de 325$ par année sur une période de cinq ans. Indignés, outrés et furieux, certains universitaires organisent manifestation après manifestation et espèrent déclarer une grève générale illimitée pour dénoncer ces hausses. Certains vont même jusqu'à menacer le ministre des Finances de le suivre lors de tous ses déplacements!

Universitaires québécois, laissez-moi vous dire que vous avez tort. Dans un monde de plus en plus compétitif, notamment avec l'émergence de nombreuses nouvelles puissances, nous ne pouvons plus nous asseoir sur nos lauriers. Étant donné l'état précaire des finances et des universités québécoises, deux choix s'offrent à nous: soit nous réduisons la quantité ou la qualité de nos services publics, dont l'éducation, soit nous augmentons les droits pour certains de ces services.

C'est dans cette optique que s'inscrivent les hausses raisonnables des droits de scolarité. Raisonnables car, malgré les hausses, les droits de scolarité resteront d'environ 30% moins élevés que la moyenne canadienne. Certains universitaires mal informés affirmeront faussement que les plus démunis n'auront plus accès à l'université, étant donné leur niveau d'endettement déjà élevé. La réalité est que les droits ne seront pas augmentés pour ceux qui bénéficient des programmes de soutien financier. Mieux encore, ces programmes seront bonifiés.

Sachant que les titulaires d'un baccalauréat peuvent espérer gagner en moyenne environ 600 000 $ de plus au cours de leur carrière que ceux qui ont un diplôme d'études secondaires, selon des chercheurs du CIRANO, il est irrationnel de défendre le gel des droits de scolarité.

Ainsi, prôner le gel, dans le contexte actuel, c'est prôner un nivellement vers le bas de nos universités au lieu de favoriser le milieu intellectuel par un nivellement vers le haut et d'encourager nos universités à former l'élite mondiale de demain.

Il faut comprendre que la qualité de l'éducation universitaire doit être une des priorités d'un État qui base son économie sur le savoir. Les Québécois ne peuvent espérer conserver leur niveau de vie actuel au cours des prochaines années sans investir dans l'éducation.

Universitaires québécois, ces mesures sont légitimes et ne peuvent qu'être bénéfiques pour l'ensemble des étudiants et la société québécoise de demain. Cessons de manifester pour un nivellement vers le bas et prônons plutôt la gratuité de l'université pour ceux qui ont d'excellentes moyennes. Encourageons la performance universitaire dans le but de créer un nivellement vers le haut et de former un système universitaire accessible et compétitif sur la scène mondiale, le tout, dans le plus grand intérêt du Québec. Universitaires québécois, travaillons pour être l'élite de demain!