En écoutant le discours inaugural du premier ministre Charest, j'ai entendu la phrase suivante concernant le vouvoiement: «Plusieurs écoles y reviennent, souvent encouragées et appuyées par les comités de parents.»

En écoutant le discours inaugural du premier ministre Charest, j'ai entendu la phrase suivante concernant le vouvoiement: «Plusieurs écoles y reviennent, souvent encouragées et appuyées par les comités de parents.»

Or, les règles de conduite des élèves relèvent depuis 1998 de l'article 76 de la loi sur l'instruction publique qui prévoit précisément que celles-ci doivent être approuvées par le conseil d'établissement de chaque école primaire ou secondaire après avoir été préparées en consultation des personnels (direction, enseignants, professionnels). Cette loi prévoit de nombreuses fonctions et responsabilités pour cet organisme dont la principale est de mener une analyse de la situation de chaque école menant à l'adoption d'un projet éducatif et l'approbation d'un plan de réussite. Le but de cette démarche est de faire en sorte qu'un plan d'action concret pour chaque milieu soit établi en partenariat «famille-école-communauté» visant l'atteinte d'une cible commune: la réussite de chaque élève.

Pourtant, dans le plan de 2009 sur la persévérance scolaire du gouvernement «L'école, j'y tiens!», les conseils d'établissement ne font partie d'aucune des 13 voies de réussite. Ils sont aussi complètement absents du rapport Ménard sur le même sujet en 2009, «Savoir pour pouvoir», pas plus qu'on ne le retrouve dans le dernier discours inaugural. Est-ce que les conseils d'établissement sont toujours considérés comme des partenaires? Des sujets? Ou simplement sont-ils méconnus? Est-ce que le législateur se souvient de sa propre loi sur l'instruction publique? Sait-on encore qu'ils existent?

Se préoccupe-t-on des conseils d'établissement et de leur mission première avant de lancer des politiques, des discours? Panne de mémoire, méconnaissance des lois, incompétence ou ingérence?

De tels comportements politiques ne me semblent pas de nature à rehausser la perception des partenaires impliqués (parents et personnels) dans les conseils d'établissement en ce qui concerne leur influence réelle au sein du système d'éducation. N'est-ce pas la ministre de l'Éducation en 2009 qui disait à un journaliste de la revue L'Actualité, au sujet de la persévérance scolaire: «Il n'y a pas une, mais des solutions, et il n'y a pas de solution unique pour tout le Québec.»