Pour avoir connu pendant plusieurs années l'organisation d'une demi-année scolaire consacrée à un cours intensif d'anglais, voici dans quelles conditions ce cours pouvait avoir du succès avec un certain nombre limité d'élèves.

Pour avoir connu pendant plusieurs années l'organisation d'une demi-année scolaire consacrée à un cours intensif d'anglais, voici dans quelles conditions ce cours pouvait avoir du succès avec un certain nombre limité d'élèves.

Sur 90 élèves de 5e année, 30 seulement avaient le privilège de choisir le cours intensif d'anglais. Dans une réunion de parents-élèves, on offrait ce cours intensif sur une période de cinq mois avec des conditions bien claires, car le défi était de réussir leur 6e régulière en cinq mois seulement. Ces élèves et parents s'engageaient à accepter des exercices, leçons et devoirs supplémentaires à la maison, car les cours de français, mathématiques et sciences se donneraient d'une façon accélérée. Il fallait s'attendre à moins de temps disponible pour recevoir de l'aide en cas de difficulté.

En fait, la majorité des élèves faibles ne s'y présentait pas. On se retrouvait, en réalité, avec une classe d'élèves qui avaient des facilités d'apprentissage, des élèves plus autonomes, une classe constituée de deux tiers de filles, donc rarement avec des élèves en difficulté. Les deux autres classes «régulières» étaient donc constituées d'une majorité de garçons et de beaucoup plus d'élèves en difficulté. Ce deuxième côté de la médaille était rarement regardé, nous devions nous débrouiller sans autres moyens.

En éducation, nous avons souvent l'illusion de penser qu'un modèle de réussite constitué dans des conditions privilégiées peut se généraliser à tous les élèves. En réalité, si nous généralisons cette formule, nous nous retrouverons avec encore plus d'élèves qui auront bâclé leur 6e année avant de passer au secondaire, alors qu'il faudrait plutôt se demander comment consolider le contenu des matières et les compétences du primaire pour faciliter la réussite au secondaire.

Est-ce bien la façon de régler le décrochage scolaire?