À la fin du régime Duplessis, le Québec était bloqué dans la grande noirceur. Aujourd'hui, il est paralysé par son incapacité à résoudre ses divisions et ses contradictions. Il veut demeurer dans la confédération, mais vote indépendantiste au fédéral. Il veut que l'État règle tous ses problèmes, mais ne fait plus confiance à ses dirigeants et se rend de moins en moins aux urnes pour voter. Il est endetté jusqu'au cou, tellement qu'il a de la difficulté à s'acquitter convenablement des mandats qu'il s'est donnés, mais il refuse de remettre en question les programmes établis et continue à se donner de nouvelles charges sans équivalent ailleurs en Amérique.

À la fin du régime Duplessis, le Québec était bloqué dans la grande noirceur. Aujourd'hui, il est paralysé par son incapacité à résoudre ses divisions et ses contradictions. Il veut demeurer dans la confédération, mais vote indépendantiste au fédéral. Il veut que l'État règle tous ses problèmes, mais ne fait plus confiance à ses dirigeants et se rend de moins en moins aux urnes pour voter. Il est endetté jusqu'au cou, tellement qu'il a de la difficulté à s'acquitter convenablement des mandats qu'il s'est donnés, mais il refuse de remettre en question les programmes établis et continue à se donner de nouvelles charges sans équivalent ailleurs en Amérique.

Depuis plus de 50 ans, les deux partis qui s'échangent le pouvoir à Québec suivent sensiblement la même trajectoire politique de centre gauche. La droite est ostracisée et personne ne veut se voir coller cette étiquette. Nos dirigeants n'écoutent la population que pour leur donner des cadeaux destinés à assurer leur réélection à court terme, et demeurent prisonniers de leur base militante. Le PQ cherche à imposer un référendum dont la majorité ne veut pas. Les citoyens réclament presque à l'unanimité que l'on fasse la lumière sur les allégations de favoritisme et de collusion, mais le premier ministre Charest refuse. Les contribuables ont même dû financer contre leur gré une opération de «cover-up» menée par un ex-juge de la Cour suprême. Il est paradoxal de constater qu'en même temps que le vieux régime craque, plusieurs ministres ont tenté de pousser le PQ et le PLQ hors de leurs ornières, mais ont finalement dû se résigner à démissionner. L'ADQ a frôlé l'extinction. Combien de temps encore le Québec résistera-t-il au changement, c'est-à-dire à un réalignement nécessaire vers la responsabilité fiscale, une réévaluation du rôle de l'État et une gestion plus rigoureuse des fonds publics? Il ne pourra pas continuer indéfiniment à patauger dans ses contradictions, à accroître sa dépendance financière vis-à-vis du reste du Canada et à se faire dépasser lentement mais sûrement par les autres, quoi qu'en disent nos politiciens jovialistes.