On a pu voir dernièrement Stephen Harper coprésider la commission de l'ONU sur la santé maternelle. Ceci découle assurément de l'initiative de Muskoka pour laquelle les dirigeants du G8, le Canada en tête, se sont engagés à financer des programmes de santé maternelle et infantile dans les pays en voie de développement. Dans la même foulée, le Canada s'engageait, en automne dernier, à augmenter sa contribution de 20% au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Bref, des engagements dont les Canadiens peuvent être fiers et qui contribuent à redorer l'image du pays à l'international. Pourtant, le gouvernement prévoit aussi un gel de l'aide publique au développement (APD) pour les cinq prochaines années. L'un dans l'autre, est-ce que cette équation donne vraiment un bilan positif? Le gel du budget d'aide équivaudra à une économie de 438 millions de dollars en 2011. En 2015, à moins que le gel ne soit annulé, c'est à peine 0,28% de notre revenu national brut (RNB) qui sera consacré à l'aide. Le Canada s'éloigne donc considérablement de l'objectif de 0,7%, prétextant la relance économique et l'équilibre fiscal. Pourtant, le gouvernement conservateur du Royaume-Uni, avec un déficit plus important que le nôtre, a renouvelé son engagement d'atteindre cette cible de 0,7%, et ce, d'ici 2013. Le Canada pourra-t-il réellement tenir ses engagements seulement en répartissant convenablement le budget d'aide et en assurant un suivi approprié, ou avons-nous eu droit à de fausses promesses?