Un pays en guerre se prête bien à un mode de gouvernement de droite qui flirte volontiers avec cette forme de violence extrême. Même si on parle peu de la guerre parce qu'elle est impopulaire, on concède aux soldats morts le noble crédit de leur sacrifice et la publicité faite autour des cérémonies funèbres finit par meubler le quotidien de la méfiance face à l'ennemi terroriste.

Un pays en guerre se prête bien à un mode de gouvernement de droite qui flirte volontiers avec cette forme de violence extrême. Même si on parle peu de la guerre parce qu'elle est impopulaire, on concède aux soldats morts le noble crédit de leur sacrifice et la publicité faite autour des cérémonies funèbres finit par meubler le quotidien de la méfiance face à l'ennemi terroriste.

Cette conjoncture a justifié la plus grosse arrestation de l'histoire du Canada au G20 à Toronto sans trop provoquer de vague dans l'opinion, l'ennemi s'abritant peut-être derrière les contestataires menottés.

Les cinq ans du gouvernement Harper et de ses conservateurs sont teintées de toutes les excuses possibles de ne pas en faire plus du côté de la réaction sociale et politique ainsi que du maintien d'un pouvoir rêvé de l'extrême droite, à la marge du portrait que l'on nous brosse habituellement du totalitarisme: toute forme d'opposition est mise au compte d'un adversaire irresponsable qui plongerait le pays, et le reste du monde, dans un chaos qu'un heureux ordre militariste et policier arrive à endiguer.

Exagérée cette vision d'un Canada plutôt «soft», «démocratique» et «tolérant»? Pensez-y bien, de manière à évaluer vous-même comment qualifier la trajectoire de ce pays depuis 20 ans... et rassurez-moi. Rassurez-moi, je vous en prie!