S'il est urgent de se libérer des libéraux au Québec, pour entre autres les raisons de corruption que nous connaissons, il devient aussi de plus en plus urgent de se libérer des conservateurs à Ottawa.

S'il est urgent de se libérer des libéraux au Québec, pour entre autres les raisons de corruption que nous connaissons, il devient aussi de plus en plus urgent de se libérer des conservateurs à Ottawa.

Le premier ministre Stephen Harper est revenu à la charge la semaine dernière avec son désir de mettre fin au financement public des partis politiques s'il est réélu avec un gouvernement majoritaire. Étant donné que le Parti conservateur reçoit présentement les plus importantes contributions financières parmi les partis politiques canadiens et qu'elles proviennent notamment des richissimes entreprises pétrolières de l'Ouest canadien en plein essor, il pourrait ainsi appauvrir ses adversaires politiques et se maintenir au pouvoir encore longtemps.

Fin stratège, M. Harper revient avec son idée au moment où les politiciens et les partis politiques n'ont pas la cote auprès des citoyens et son projet pourrait recueillir un appui significatif auprès des électeurs même au Québec. Des gens pourraient se dire que les partis politiques ne devraient être financés que par ceux et celles qui voudraient bien le faire. Cela nous ramènerait alors à la situation québécoise actuelle alors que l'on se rend compte que le Parti libéral au pouvoir est grassement financé par des entreprises qui attendent ensuite un renvoi d'ascenseur en terme de contrats gouvernementaux ou de nominations politiques partisanes.

Ouvrir les portes à un financement privé accru des partis politiques, c'est directement remettre encore plus les clés du Parlement entre les mains des lobbyistes, des grandes entreprises et même du crime organisé. Au contraire, un financement public des partis politiques et des campagnes électorales, avec en complément un financement privé limité et contrôlé des individus avec une limite raisonnable et une équité au niveau des dépenses électorales, peut assurer encore un sens à notre démocratie. Le Canada ne mérite pas plus un dictateur «soft» comme Stephen Harper tel que le décrivait récemment un ami, que les Tunisiens ne méritaient un dictateur plus dur comme Ben Ali, qu'ils viennent par ailleurs de chasser du pouvoir.