Nous discutons beaucoup du financement des partis politiques actuellement. Le gouvernement propose de réduire le montant maximal de don annuel à un parti politique de 3000 $ à 1000 $.

Il voudrait également que le chèque soit fait directement au Directeur général des élections. Enfin, le gouvernement veut augmenter substantiellement les amendes découlant de l'utilisation de prête-noms. Tout cela est bien, mais une question importante est complètement oubliée dans ce débat: la protection des renseignements personnels.

En effet, tous les donateurs qui ont donné un montant supérieur à 200 $ au moins une fois au cours des 10 dernières années voient leur contribution étalée au grand jour sur l'internet. Puisque le droit de vote est secret, que le plafond maximum sera réduit substantiellement et que l'avantage fiscal associé aux contributions a pour effet de réduire le coût réel, n'est-il pas temps de réviser à la hausse le seuil à partir duquel une contribution politique devient une information publique ?

Attention, je ne suggère pas ici que le don devienne anonyme, je suggère seulement que par exemple, il ne soit pas permis de vérifier facilement sur l'internet si quelqu'un a fait une contribution politique de 240 $ (60 $ après impôt) au cours des 10 dernières années. Évidemment, le personnel du directeur général des élections doit conserver toute la latitude nécessaire pour faire les enquêtes pertinentes. Par ailleurs, la limite de 1000 $ devrait s'appliquer à l'ensemble des contributions aux partis politiques. Donner à plus d'un parti politique dans la même année indique beaucoup plus une démarche d'intérêt qu'une démarche de conviction. Nombreux sont ceux qui déplorent le fait que le simple citoyen se désintéresse de la chose publique et laisse toute la place aux professionnels de la politique. Ce n'est pas en faisant en sorte que nos confrères de travail, parents et amis connaissent facilement nos convictions politiques du moment, qu'on incitera les gens à s'impliquer. Ceci est d'autant plus vrai que dans plusieurs milieux de travail, une certaine réserve sur nos opinions politiques s'impose.