Martin Gélinas, votre billet («La route de la liberté») m'a ému. Je vous remercie de nous avoir fait partager l'héritage que vous léguez comme père à vos jeunes garçons. Cet héritage inestimable qui bâtit des hommes et des femmes libres, responsables et respectueux sur nos routes.
Martin Gélinas, votre billet («La route de la liberté») m'a ému. Je vous remercie de nous avoir fait partager l'héritage que vous léguez comme père à vos jeunes garçons. Cet héritage inestimable qui bâtit des hommes et des femmes libres, responsables et respectueux sur nos routes.
Il y a presque un an, jour pour jour, je recevais à Toronto un appel de mon frère m'annonçant que maman venait de décéder à la suite d'un accident de la route. Rien de compliqué, en fait, juste un face à face mortel, au début d'une courbe prononcée sur la route 137, à Saint-Denis-sur-Richelieu. L'impact, qui aurait eu lieu dans la voie de ma mère, a stoppé sa voiture pour la propulser quelques mètres plus loin dans un champ. Ma mère est morte sur le coup.
Heureusement, les trois occupants de l'autre voiture sont en bonne santé, trois beaux jeunes à peine sortis de l'adolescence qui ressemblent probablement aux deux garçons qui vous accompagnent sur la photo parue dans La Presse. Il y a toujours un brin de mystère autour de ce qui explique pourquoi une voiture se retrouve subitement devant une autre voiture dans une courbe: vitesse, chaussée un peu glissante, inégalité de l'asphalte, inattention, inexpérience, mauvaise configuration de la courbe, etc.
À votre texte, j'ajouterais ceci: la route de la liberté et la route des responsabilités. Aux droits que nous obtenons à l'aube de la majorité s'ajoutent aussi des responsabilités. La responsabilité d'intégrer et d'agir conséquemment lorsqu'on suggère de ralentir avant une courbe (qui peut savoir ce qui arrive de l'autre côté?). La responsabilité de se sentir concerné comme conducteur lorsqu'on nous prévient des dangers de la route. Bref, allez au-delà du «je comprends que la vitesse tue» pour atteindre le «je modifie mon comportement parce que la vitesse tue».
Pour la plupart d'entre nous, nos «erreurs» de jeunesse sur la route se traduisent par de petites frousses qui contribuent à améliorer notre comportement. Il existe des cas, cependant, où l'apprentissage des comportements plus sécuritaires coûte très cher. Sans oublier jamais que parfois seule la mauvaise chance explique une tragédie.
Il y a longtemps que ma première voiture m'a procuré un sentiment de liberté. C'est plus récemment que je saisis bien ce qu'est la responsabilité qui vient avec un permis de conduire.