Comme plusieurs de mes compatriotes, c'est avec beaucoup d'intérêt et d'attention que je suis les travaux de la commission Bastarache. J'ignore si celle-ci sera en mesure de faire la lumière sur les allégations de l'ex-ministre Marc Bellemare concernant le processus de nomination des juges, mais ce que j'y entends est aussi stupéfiant qu'inquiétant.

Comme plusieurs de mes compatriotes, c'est avec beaucoup d'intérêt et d'attention que je suis les travaux de la commission Bastarache. J'ignore si celle-ci sera en mesure de faire la lumière sur les allégations de l'ex-ministre Marc Bellemare concernant le processus de nomination des juges, mais ce que j'y entends est aussi stupéfiant qu'inquiétant.

Par exemple, il était pour le moins sidérant d'entendre le ministre Norman MacMillan avouer, sans gêne aucune, avoir recommandé la candidature de Marc Bisson à la magistrature, fils de son ami et principal organisateur libéral. Le ministre a eu beau soutenir n'avoir ainsi rempli que son devoir de député, est-ce bien là l'idée que l'on se fait de nos jours du rôle que doit jouer un député?

Après lui, le collecteur de fonds Charles Rondeau est venu exposer le plus naturellement du monde comment les administrateurs des sociétés et organismes d'État sont choisis puis nommés. Quel choc pour quiconque avait, comme moi, la naïveté de croire que ceux-ci étaient nommés en fonction de leurs compétences. Les sociétés et organismes publics peuvent bien être gérés comme ils le sont actuellement, c'est-à-dire à la va-comme-je-te-pousse!

Comment ne pas être cynique et profondément dégoûté non seulement de la politique mais, de façon plus large, de la chose publique? Comment continuer de croire en la démocratie quand on pense à tous ces politiciens qui ne sont que les fantoches des collecteurs de fonds des partis qu'ils représentent?

Au rythme où vont les choses, c'est toute une nouvelle révolution qui se prépare et elle risque malheureusement fort de ne pas être aussi tranquille que la dernière que nous avons connue. Et ce sera sans doute là le seul véritable héritage que nous aura légué Jean Charest, qui n'a, hélas, plus d'honorable que le titre.