Tout aura été dit sur l'iniquité consistant à juger un enfant-soldat devant une commission militaire spéciale d'un pays, les États-Unis, en guerre d'occupation à l'étranger, en Afghanistan. Tout aura été dit aussi sur l'ignominie d'un pays ami, le Canada, qui a renié ses principes et ses engagements internationaux au nom de la lutte contre le terrorisme.

Tout aura été dit sur l'iniquité consistant à juger un enfant-soldat devant une commission militaire spéciale d'un pays, les États-Unis, en guerre d'occupation à l'étranger, en Afghanistan. Tout aura été dit aussi sur l'ignominie d'un pays ami, le Canada, qui a renié ses principes et ses engagements internationaux au nom de la lutte contre le terrorisme.

Malgré la position de la Cour suprême du Canada et celle d'éminents juristes internationaux, malgré l'avis de nombreuses associations d'avocats et de droits de la personne ici et dans le monde, le droit, la justice et l'équité ne se sont pas imposés devant l'autorité du conservatisme aux commandes dans ces deux pays.

L'irrémédiable aura bien lieu, avec la complicité d'un gouvernement dont nous ne saurions qu'avoir profondément honte. Non seulement ce procès ne peut qu'être tout à fait arbitraire (juge et partie sont les mêmes), mais encore des préceptes notoires, comme celui de rejeter tout aveu obtenu par la torture, sont écartés sans vergogne. Peut-on alors prétendre qu'il y a une réelle différence entre cette parodie de justice et un procès en Iran? ou en Arabie Saoudite?

La régression à laquelle nous assistons, dans le domaine de la justice cette fois, n'affectera pas seulement un enfant devenu maintenant adulte, Omar Khadr. Elle nous marquera toutes et tous dans des droits que nous croyions acquis. Et il faudra longtemps avant de surmonter l'irréparable. Quand l'arbitraire s'installe dans un domaine, c'est le droit et la démocratie qui nécessairement sont menacés...