Lorsque j'étais enfant, ma mère me disait sans cesse de fermer la lumière quand je quittais une pièce. «L'électricité, ça coûte cher et en plus, tu uses l'ampoule pour rien. » Aujourd'hui, à 58 ans, je ferme toujours la lumière quand je quitte une pièce de la maison. C'est normal. Une maman, ça influence toujours un peu.

Mais quand je sors à l'extérieur de la maison, j'enrage littéralement. Pourquoi me direz-vous? Parce que les lampadaires, les dizaines, voire les centaines de lampadaires de la ville de Montréal dans ma rue et les autres de mon voisinage sont allumés 24 heures par jour. En québécois, on dit souvent: «Y'a quelqu'un qui dort s'a switch». Je suis certain que celui qui a un jour inventé cette si colorée expression l'a fait en constatant pour la nième fois que les lampadaires de la ville de Montréal sont toujours allumés. Beau temps, mauvais temps.

Bon sang, rendu en 2010, les ingénieurs de la ville ne sont pas capables de contrôler correctement l'allumage des lampadaires par ordinateur? Combien en coûte-t-il de laisser fonctionner ces luminaires 24 heures par jour? Combien de kWh gaspillé cela représente-t-il au bout d'un mois? D'un an? De 10 ans? Et l'usure de la lampe? Si elles sont calibrées pour 10 000 heures, allumées à coeur de jour, cela fait qu'elles doivent être changées à tous les 416 jours au lieu de 833 jours. Combien ça coûte d'envoyer un camion avec deux ou trois employés pour changer une ampoule dans un lampadaire? Avez-vous, pardon, avons-nous autant d'argent à gaspiller à la ville de Montréal?

Quand j'entends le maire se plaindre des difficultés financières de la ville à répétition, je me dis qu'il y a des coups de pieds au derrière qui se perdent dans cette ville-là. En attendant, fermez donc la switch. Il n'y a pas de petites économies. Il n'y a que des économies. Et si nous les mettons bout à bout, notre ville ne s'en portera que mieux, autant les citoyens que les employés et l'administration.