Comment peut-on expliquer cette entente bidon entre les représentants des travailleurs du secteur public et parapublic, la locomotive du mouvement ouvrier organisé, et le gouvernement Charest, un gouvernement honni, à terre, corrompu?

Comment peut-on expliquer cette entente bidon entre les représentants des travailleurs du secteur public et parapublic, la locomotive du mouvement ouvrier organisé, et le gouvernement Charest, un gouvernement honni, à terre, corrompu?

«Nous avons préservé le pouvoir d'achat de nos membres», ont dit en coeur l'un et l'autre des dirigeants du front commun. Vraiment? Avec un dollar de plus par semaine? De qui se moque-t-on là? Qui peut croire que, grâce à l'entente qui vient d'être acceptée par les chefs syndicaux du front commun, que l'attente aux urgences dans les hôpitaux du Québec va diminuer. Que les services gouvernementaux vont être plus efficients et moins coûteux? Qu'il y aura moins de décrochage scolaire de la part des élèves comme des nouveaux professeurs? On a tellement répété que les travailleurs de l'État étaient des privilégiés qu'ils ont eux-mêmes cru à ces sornettes! Des privilégiés? Qui ça? Avoir les mains dans le pus et les excréments toute la journée pour un salaire bien ordinaire, vous appelez ça avoir des privilèges, vous? Être planté huit heures durant devant un écran d'ordinateur à lire et taper des décisions administratives incompréhensibles et insensées pour une paye bien en deçà de ce qui se paie dans le secteur privé, vous trouvez ça scandaleux, vous? Vous aimeriez ça enseigner dans les conditions actuelles aux jeunes d'aujourd'hui avec des émoluments plus petits que ceux, par exemple, des plombiers ou des électriciens?

Oui, mais, tout ce monde-là n'a-t-il pas la sécurité d'emploi? L'esprit tranquille? L'assurance que quoi qu'il arrive, ils vont toujours avoir un job quand même? La fameuse sécurité d'emploi: merde! La moitié des travailleurs du gouvernement sont temporaires, à temps partiel, à forfait. Et il est complètement faux de prétendre qu'il ne peut jamais y avoir de congédiement. En plus, pourquoi faudrait-il qu'ils la perdent cette sécurité d'emploi? Au nom de quel principe? En vertu de quelle logique? Pourquoi faudrait-il souhaiter à tous les travailleurs du Québec des jobs précaires, sous-payés, sans avantages sociaux? De toute façon, dans le privé, de plus en plus les salaires et les avantages sociaux sont meilleurs que ceux du secteur public.

Non, encore une fois, au nom du réalisme économique prêché par la droite patronale et les lucides de service, les intérêts de la classe ouvrière viennent d'être trahis par les professionnels du marchandage consensuel: les boss syndicaux!