Que l'on ait encore confié la responsabilité du Bye Bye au tandem Cloutier-Morissette (appuyé par François Avard et «surveillé» par Louise Richer), cela m'indispose. Je trouve que c'est inacceptable. Le Bye Bye que Véronique Cloutier et Louis Morissette ont produit il y a bientôt deux ans n'était pas, au sens strict, raciste ou xénophobe. Non, ce Bye Bye était maladroit et il produisait probablement l'effet contraire par rapport à l'intention généreuse qui sous-tendait l'émission. Il avait l'intention de dénoncer, avec ironie, le racisme et la xénophobie. Mais l'art de l'humour ironique est très exigeant et Yvon Deschamps pourrait assurément le confirmer.

Ayant longtemps «sévi» au sein du Parti Rhinocéros, je sais que choisir une forme d'humour qui consiste à dire «ironiquement» le contraire de ce que l'on pense n'est pas facile, et que cela heurte de nombreuses personnes bien intentionnées qui sont peu familières avec l'ironie.

On me dira que l'on peut laisser une chance au coureur lorsqu'une personne s'est malheureusement trompée et a connu un échec. Je n'entretiens aucun doute à ce sujet. Mais Louis Morissette avait déjà connu une déconfiture radicale lorsqu'il avait essayé de «lancer» une émission de télévision qui a duré le temps d'une rose rapidement fanée.

Il y a assurément, au Québec, une demande pour l'humour et les humoristes. Mais, du haut de mon snobisme d'intello, je dirai qu'une partie du peuple se ratatine et se «discrédite» culturellement en réclamant toujours et toujours de l'humour et des humoristes, majoritairement médiocres et sans envergure. Et Radio-Canada joue allègrement le jeu. Pendant les vacances de Tout le monde en parle (émission contrôlée par une partie de la mafia humoristique), on nous présente, tous les dimanches, les meilleurs moments du Grand rire 2009.

Je pense que la mafia de l'humour ne cesse d'étendre ses tentacules abrutissants et balourds. Et j'en suis profondément désolé.