Comme il l'a de nouveau démontré en fin de semaine, le PQ n'est pas indépendantiste, il est souverainiste. La nuance est plutôt une différence fondamentale, puisque le concept de souverainisme se décline désormais de la façon suivante: pousser à la limite le carcan fédéral. Ces mots sont on ne peut plus clairs, et ils sont tirés du discours de la chef péquiste du 19 juin.

Comme il l'a de nouveau démontré en fin de semaine, le PQ n'est pas indépendantiste, il est souverainiste. La nuance est plutôt une différence fondamentale, puisque le concept de souverainisme se décline désormais de la façon suivante: pousser à la limite le carcan fédéral. Ces mots sont on ne peut plus clairs, et ils sont tirés du discours de la chef péquiste du 19 juin.

Faire en sorte de donner le meilleur espace possible aux aspirations nationales du Québec sous le régime de domination Canadian, c'est exactement ce que font tous les gouvernements québécois depuis des décennies, certains plus, d'autres moins.

Ceux qui pensent qu'une telle gouvernance, aujourd'hui dite souverainiste, serait de nature à favoriser l'indépendance à travers des conflits avec le fédéral, par effet pédagogique, ou autrement, ne tiennent pas compte des enseignements de l'histoire récente, en plus de se trouver à affirmer, objectivement, que l'indépendance n'est pas directement atteignable et qu'on peut améliorer notre tutelle en attendant (encore).

Résumons ce que l'expérience nous montre: les péquistes peuvent difficilement essayer de démontrer l'impasse canadienne en tentant eux-mêmes des réformes du cadre fédéral, sans être accusés d'être les responsables de l'échec. Ce fardeau devrait rester là où il doit être: sur les épaules de ceux qu'on dit «fédéralistes».

Ensuite, ce genre de manoeuvre, qui donne à penser qu'on veut faire l'indépendance par la bande, laisse toujours l'impression d'une sorte d'hypocrisie, ce qui est franchement nocif auprès de la population et suscite invariablement des accusations d'échéancier secret. Et encore, se réclamer de l'indépendance, mais montrer en même temps qu'elle peut attendre, ne peut pas aider la cause de cet objectif, c'est bien évident. Enfin, le pouvoir use rapidement, très rapidement, toute marge de manoeuvre essentielle à une action indépendantiste concrète.

À M. Parizeau - et bien d'autres avant lui il faut le dire - qui remet en question le souverainisme actuel, les péquistes rétorquent qu'il ne faut pas parler de mécanique et faire de stratégie ouverte. Cette réponse est à côté de la question, et ne rend pas justice au propos bien légitime de ceux qui ne font que constater que nous avons affaire à autre chose, ici, que l'indépendance. Non, ce constat ne consiste en rien à réclamer des dates et des calendriers précis. Une proposition indépendantiste suffirait.