On a souligné, avec raison, l'avancée qu'a représentée pour les femmes l'introduction de la pilule anovulante il y a 50 ans: fini l'époque où les femmes étaient à la merci d'une nième grossesse qui pouvait mettre leur vie en danger ou qui ajoutait à la tablée une bouche qu'elles n'étaient pas sûres de pouvoir nourrir.

On a souligné, avec raison, l'avancée qu'a représentée pour les femmes l'introduction de la pilule anovulante il y a 50 ans: fini l'époque où les femmes étaient à la merci d'une nième grossesse qui pouvait mettre leur vie en danger ou qui ajoutait à la tablée une bouche qu'elles n'étaient pas sûres de pouvoir nourrir.

Mais il est une conséquence directe de l'entrée dans les moeurs de la pilule qu'on a négligée et qui nous rattrape un peu plus tous les jours: c'est le vieillissement et l'affaiblissement du monde occidental et la mise en péril de son mode de vie.

Avec des taux de natalité bien en dessous du taux de remplacement dans la plupart des pays occidentaux, on assiste à la baisse du poids relatif des pays dits développés - il n'y a rien là, me direz-vous -, mais on constate aussi un décalage croissant entre les populations qui accueillent les immigrants et ces derniers.

Bien sûr, me direz-vous encore, on a besoin de ces immigrants pour maintenir nos économies à flot et... assurer un minimum de soins à l'immense vague de baby-boomers qui arrivent à la retraite. Par contre, incapables de les intégrer efficacement - nous n'avons plus le nombre -, nous voyons apparaître au sein de nos sociétés des mondes immigrants parallèles (c'est notamment le cas en France et en Angleterre).

Le résultat: la création de ghettos qui se donnent des logiques de vie étrangères - quelquefois même hostiles - à la société qui les accueille (qu'on se rappelle les attentats suicides organisés à Londres par des jeunes anglais d'origine pakistanaise). En réaction, on assiste à d'inquiétants virages à droite au sein de plusieurs sociétés occidentales (comme récemment, aux Pays-Bas).

L'invention de la pilule a changé la face et le destin du monde occidental. Si nous voulons assurer la pérennité de nos modes de vie, il faut de toute urgence inventer de nouveaux moyens pour ramener nos taux de natalité au niveau de remplacement (au Québec, la création des CPE et l'inauguration de congés parentaux constituent des premiers pas utiles en ce sens). Autrement, rien ne garantit que les filles - peu nombreuses - des femmes occidentales actuelles pourront conserver les acquis de leurs mères dans un monde dominé par les filles - plus nombreuses - des immigrantes assujetties à des codes sociaux plus conservateurs.